Régularisation zéro : L'exigence des Républicains pour le projet de loi sur l'immigration

Migrants dans la cour de l'Hôtel de ville de Paris

Trop sévère pour les uns, mais trop mou pour d’autres, le projet de loi sur l’immigration de Darmanin continue à être au cœur d’un vif débat en France. Au moment où la gauche y voit une « machine inhumaine », la droite et l’extrême droite, elles, exigent plus de rigueur et de fermeté. Les Républicains vont jusqu’à conditionner leur vote par une proposition hautement pénalisante pour ceux qui entrent en France clandestinement : aucune possibilité d'être régularisé.

« Il faut que les clandestins qui entrent en France sachent que jamais ils ne pourront prétendre à une régularisation », a, en effet, préconisé le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau. Invité aujourd’hui, 17 janvier 2023, sur Europe 1, il a clairement fait valoir « le principe de régularisation zéro ». Aussi, a-t-il demandé au ministre de l'Intérieur « le rétablissement du séjour illégal qui avait été supprimé par François Hollande ».

Sans ces conditions, le patron des sénateurs LR dit qu’il ne votera pas pour le texte de Darmanin. Car, selon lui, le projet de loi sur l’immigration, sous sa mouture actuelle, « va ouvrir encore plus les vannes de l'immigration ».

Tous les métiers sont en tension, selon Les Républicains

Bruno Retailleau a également critiqué les dispositions contenues dans le projet de loi ayant pour but de faciliter les recrutements dans les métiers en tension. « Les déboutés du droit d'asile pourront notamment se raccrocher à ce fameux titre de séjour », a suggéré le sénateur de Vendée, estimant que « tous les métiers sont en tension ». « Cette année en France, on va encore avoir un record sur les demandes d'asile qui explosent », a encore déclaré Bruno Retailleau. Et de conclure : « ça fait 30 ans qu'on cherche des compromis sur l'immigration. Cette loi serait, si elle était votée, la 22e du genre ».

Rappelons que le texte sur l’immigration, proposé par l’actuel exécutif français, vise notamment à créer un titre de séjour « métiers en tension », afin de favoriser le recrutement de travailleurs étrangers en situation irrégulière dans les secteurs qui peinent à recruter. Cette disposition est très mal perçue par la droite et l’extrême droite, tandis que la gauche voudrait plus de souplesse en matière de régularisations, en vue, entre autres, de combler les pénuries de main-d’œuvre auxquelles fait face l’économie française.

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