Un député français perd son poste à cause d'un dysfonctionnement en Algérie

Karim Ben Cheikh

Quand Karim Ben Cheikh, député NUPES de la 9e circonscription des Français hors de France (Maghreb et Afrique de l’Ouest), a été élu en juin 2022, il ne savait pas que son mandat allait être écourté très vite. Et encore moins que l'annulation de son élection, six mois après l'opération électorale, allait avoir un lien avec le vote en Algérie.

En effet, le Conseil constitutionnel français a annulé l'élection du candidat NUPES Karim Bencheikh, après une opération électorale qui l'a vu vaincre, au second tour, l'ancienne ministre Élisabeth Moreno avec 54,07 % des voix contre 45,93 %. En cause, le vote électronique en Algérie, qui a connu un dysfonctionnement qui aurait pu, selon le Conseil constitutionnel, changer les résultats du scrutin.

En fait, à l’ouverture de la période de vote, seuls 38 % des messages téléphoniques contenant les mots de passe (en Algérie) avaient été effectivement délivrés aux électeurs, estime le même organe de contrôle. Et pour le Conseil constitutionnel français, ce dysfonctionnement a été « de nature […] à empêcher plusieurs milliers d’électeurs de prendre part au vote au premier tour ».

Le député Karim Ben Cheikh prend acte de la décision du Conseil constitutionnel

Il importe de relever que cette décision d'annulation de l'élection législative de mai/juin 2022 concerne également la 2e circonscription des Français établis hors de France (Amérique latine), en raison d'un dysfonctionnement de même nature en Argentine. Et c'est la députée Renaissance Éléonore Caroit qui perd son siège, en attendant que le vote soit refait dans les deux circonscriptions, et ce, dans les trois mois.

Le député Karim Ben Cheikh a réagi à l'annulation de son élection. « Je prends acte de la décision du Conseil constitutionnel et à compter de ce jour je n’exerce plus mon mandat de député », a fait savoir le membre de l'Assemblée nationale française dans une déclaration rendue publique le jour même de la décision du Conseil Constitutionnel, soit le vendredi 20 janvier 2023.

Il avouera avoir constaté des dysfonctionnements à l'époque des élections. « Lors de ces élections législatives de mai à juin 2022, j'avais observé comme de nombreux compatriotes, candidates et candidats, des pannes ponctuelles du vote électronique que j'ai regrettées », a-t-il affirmé, rappelant que le Conseil constitutionnel n'a pas incriminé les candidats dans ce dysfonctionnement.

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