Maroc : Le phénomène des raqis violeurs prend de l'ampleur

Tanger, Maroc

La religion musulmane occupe une place importante dans la société marocaine et quand elle est conjuguée à la pauvreté et l'illettrisme, elle fait des dégâts énormes. Et ce n'est pas étonnant que la femme soit sa plus grande victime. C'est aussi ce qui encourage des phénomènes dramatiques à prendre de l'ampleur sans que la société ne prenne conscience de leur gravité.

C'est le cas du phénomène des mariages d'enfants, qui sont des milliers à être célébrés dans le Royaume chérifien, contre lequel des spécialistes appellent à lutter énergiquement. Mais il y a aussi des phénomènes comme celui des raqis charlatans qui vont jusqu'à abuser sexuellement de leurs « clientes », comme le signalent des médias marocains, notamment le quotidien arabophone Assabah.

D'ailleurs, la justice marocaine est souvent appelée à statuer dans des cas de viol que des « raqis » commettent sur les femmes qui font appel à leurs services. Ils sont, de ce fait, très nombreux à se retrouver en prison après des plaintes déposées par leurs clientes. Ces dernières sont, il faut le dire, de plus en plus nombreuses à saisir la justice contre leurs violeurs.

Des escrocs apprennent quelques versets du Coran et se lancent dans la roqia

Il importe de relever que ce phénomène prend tellement de l'ampleur que des escrocs décident, du jour au lendemain, de se lancer dans l'activité de « raqi » alors qu'ils ne connaissent aucun verset coranique et qu'ils n'ont aucune autorisation d'exercer. Ils savent seulement que l'activité rapporte beaucoup d'argent et leur permet de violer des femmes sans vergogne.

Le cas le plus récent est le raqi de Tanger qui n'hésitait pas à droguer ses clientes pour les violer ensuite. Deux sœurs ont été victimes de ce charlatan qui les a droguées et violées une fois qu'elles ont perdu connaissance. Elles ont déposé plainte contre lui avec l'objectif déclaré de stopper son activité criminelle.

Un charlatan du même genre, de la ville de Berkane, a eu moins de chance que son « confrère » de Tanger. Il a été roué de coups par les frères d'une femme qu'il aurait abusée sexuellement alors qu'elle l'avait sollicité pour une roqia. Le cas d'un jeune homme de Casablanca est atypique. Accro à la drogue, il a remarqué la valse des belles femmes chez le raqi de son quartier et, sentant la bonne affaire, a décidé de se lancer dans la roqia, dans un local qu'il aménagera pour la circonstance. Lui aussi sera accusé de viol par plusieurs de ses clientes.

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