Entre l'Espagne et l'Algérie, rien ne va. La crise diplomatique entre les deux pays s'installe dans la durée et se répercute sur le plan économique. En effet, la balance commerciale entre l'Algérie et l'Espagne est déséquilibrée. Cependant, selon les chiffres des transactions bilatérales, l'Espagne est la grande perdante dans cette crise.
Ainsi, depuis le début de cette crise diplomatique, les exportations espagnoles vers l'Algérie ont nettement baissé et les rentes de l'Espagne ont reculé. Par contre, les recettes algériennes, essentiellement en gaz exporté vers l'Espagne, ont connu une grand évolution. Les chiffres le confirment. Selon les statistiques communiquées par le ministère espagnol du Commerce et du Tourisme, les exportations de l'Espagne vers l'Algérie, qui étaient de 1,887 milliards d'euros en 2021, ont chuté à 1,010 milliard d'euros en 2022 (-44 %).
par contre du côté des exportations algériennes, les chiffres sont en nette évolution. Ces exportations, qui représentaient 4,768 milliards d'euros en 2021, ont bondi à 7,105 milliards d'euro en 2022. Cela est surtout dû à la flambée des prix du gaz. Des prix qui ont été renégociés à la suite de la crise diplomatique entre les deux pays1. L'Espagne paye donc plus cher le gaz algérien.
Il faut dire que depuis le début de cette crise, qui a fait suite au changement de position de l'Espagne sur la question du Sahara occidental, plusieurs entreprises espagnoles se retrouvent en difficulté. Pour le président de la Chambre de commerce algéro-espagnole : « Les chefs d’entreprise espagnols savent qu'acheter plus de gaz d’Algérie va permettre aux industriels d’avoir une facture énergétique moins enlevée et donc des coûts de production moins élevés. La facture énergétique des industriels espagnols a été multipliée au moins par deux et les fabricants de céramique ont exprimé leur mécontentement. Les patrons espagnols ne sont pas contents de la situation de blocage des relations avec l’Algérie ». Il faut aussi souligner que cette situation risque de perdurer et cela au grand dam des entreprise espagnoles qui commercent avec l'Algérie.