Le projet de loi du gouvernement français sur l’immigration vient d’être présenté en Conseil des ministres. Si le volet « expulsions » dudit projet ne suscite pas trop de controverses, les régularisations, elles, sont clairement au centre des débats. La droite et l’extrême droite craignent, en effet, que le texte, dans sa mouture actuelle, ne devienne une porte béante pour des régularisations massives. Le ministre du Travail tente de rassurer les réticents : « nous travaillons sur quelques milliers par an », a-t-il déclaré, hier 4 février 2023.
La déclaration du ministre français de Travail et l’Insertion, Olivier Dussopt, est venue suite à une question que tout le monde se pose : quelles conséquences aura vraiment la loi immigration, qui vient d’être présentée en Conseil des ministres par Gérald Darmanin, en termes de régularisations des sans-papiers ? Dans son argumentaire, Dussopt, qui intervenait sur France Inter, est toutefois resté vague. Il n’a, en effet, pas donné plus de précisions sur les contours des régularisations telles que présentées dans la mouture actuelle du projet de loi. « Quand on parle de situations irrégulières, généralement, il n’y a pas de recensement exact, sinon ça n’existerait pas sous forme irrégulière », s’est-il justifié.
La droite et l'extrême droite clairement opposées au volet régularisations
Rappelons que l’une des principales mesures contenues dans le texte du projet de loi sur l’immigration et l’asile est la création d’un titre de jour « métiers en tension ». Cela consisterait à régulariser la situation de sans-papiers déjà embauchés depuis plusieurs années dans des secteurs qui ont du mal à recruter, comme la restauration et le BTP.
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Même si l’immigration prévue par cette loi est purement économique, la droite et l’extrême droite se montrent intransigeantes quant au volet « régularisations ». Ils souhaitent, sinon « zéro régularisation », du moins un contrôle assez poussé de celles-ci. En réponse à ces réticences, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a même proposé un débat autour du système de quotas. Il s’agit, en fait, de plafonner les régularisations. Cette idée laisse néanmoins Olivier Dussopt perplexe. « La mesure ne serait pas forcément utile parce que je pense que cela ne concerne pas des dizaines de milliers de personnes », a-t-il jugé.