Vers la hausse de l'allocation touristique en 2023 ?

Passeport d'un voyageur algérien contenant des billets en euro

Le montant de l’allocation touristique allouée aux Algériens pour leur voyage à l’étranger est jugé dérisoire. Estimée à 15 000 dinars, soit près de 100 euros au taux de change officiel, cette somme ne répond pas aux besoins des voyageurs algériens à l’étranger. Une situation soulevée la semaine dernière par des députés à l’Assemblée nationale, qui réclament au gouvernement la revalorisation de l’allocation touristique.  

Institué le 15 septembre 1997 par une instruction de la Banque d’Algérie relative au droit de change pour voyage à l’étranger, le montant annuel de l’allocation touristique, appelé « droit de change pour dépenses liées à des voyages à l’étranger », est fixé à 15 000 dinars, une seule fois par année. Cette somme, qui équivaut aujourd’hui 100 euros, selon le taux officiel de change, est jugée insignifiante par la majorité des Algériens qui voyagent à l’étranger, notamment dans le cadre touristique.

Cette somme de 100 euros accordée par la Banque d’Algérie en guise d’allocation touristique ne peut même pas assurer les frais d’une nuitée dans un hôtel moyen à l’étranger. Un montant tellement dérisoire que la majorité des Algériens qui désirent voyager à l’étranger n'échangent même pas cette somme auprès des banques. Ils sont contraints d'échanger leurs dinars au marché noir de la devise.

Le montant de l'allocation touristique jugé « dérisoire »

Les Algériens n’hésitent d’ailleurs pas à comparer le montant de l’allocation touristique avec celui alloué dans les pays voisins. Au Maroc, l’allocation touristique annuelle pour les voyages personnels s'élève, depuis janvier 2022, à 100 000 dirhams (près de 10 000 euros). En Tunisie, le montant de l'allocation touristique est fixé à 6 000 dinars tunisiens par année civile (1er janvier - 31 décembre). Une somme qui équivaut à 1 864 euros au change officiel. C’est pour dire l’énorme écart entre l’Algérie et ses deux voisins.

Devant cette situation, des députés siégeant à la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont soulevé la question du montant de l’allocation touristique pour les Algériens voyageant à l’étranger. Lors d’une réunion à huis clos, la semaine dernière, pour discuter le nouveau projet de loi sur la monnaie et le crédit, les députés ont insisté sur la nécessité d’augmenter le montant de l’allocation touristique.

Les députés demandent l'augmentation de l'allocation touristique

Les députés ont affirmé qu’il est nécessaire de revoir à la hausse le montant de l’allocation touristique, actuellement fixée à 15 000 dinars. Une hausse qui devra intervenir dans le cadre des nouvelles dispositions contenues dans le projet de loi sur la monnaie et le crédit, telles que l’ouverture des bureaux de change, la création d’une monnaie numérique algérienne, des banques numériques et les intermédiaires de paiement, rapporte le journal Echorouk.

À cette occasion, le président de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF) a pris note de cette demande des députés. Une demande qui sera également soumise au gouverneur de la Banque d’Algérie lors d’une rencontre prévue pour mardi prochain, selon la même source. « Le dossier de l’allocation touristique constitue l’une des priorités que nous allons présenter au gouverneur de la Banque d’Algérie », affirme le député Abdelkader Berriche, membre de la commission des finances et du budget à l’APN.

Le député a insisté sur la nécessité de revoir à la hausse le montant de cette allocation qui « ne permet même pas de couvrir les frais d’hôtel ou de taxi pour un voyageur algérien à l’étranger ». Abdelkader Berriche a appelé également le gouvernement à « mener une étude approfondie » pour déterminer le montant de cette allocation en « fonction de ce qui se fait dans les pays voisins de l’Algérie » et en prenant en compte la hausse des prix et  de l’inflation. « Il est nécessaire de revoir à la hausse cette allocation touristique pour sauver la dignité de l’Algérien lorsqu’il voyage à l’étranger », insiste le parlementaire.

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