L'affaire de corruption au parlement européen continue de défrayer la chronique. La justice belge, qui a entamé son enquête sur cette affaire, où le Qatar et le Maroc sont cités, passe à un autre niveau. En effet, cette institution a transmis aux autorités françaises des mandats d’arrêt contre plusieurs responsables marocains accusés d'être impliqués dans le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen depuis près de trois mois.
ainsi, selon le quotidien français Le Figaro, plusieurs hommes politiques marocains feraient l’objet d’un mandat d’arrêt et risquent d’être arrêtés sur le sol français. Le journal a révélé que le parquet fédéral belge, qui a déclenché cette enquête en décembre dernier, a épinglé le Maroc dont des responsables sont soupçonnés d'avoir corrompu des parlementaires européens.
Il s'agit notamment de l’actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, qui était président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, entre 2011 et 2019. Yassine Mansouri, patron de la DGED (services de renseignements), est également cité dans ce scandale. Le journal ne cite pas les autres responsables concernés par ces mandats d'arrêt, mais affirme qu'ils sont nombreux.
Des mandats d'arrêt qui mettent la France dans l'embarras
Il faut dire que ces mandats d'arrêt internationaux, émis par la justice belge, mettent la France dans une situation délicate. Ils parviennent dans une conjoncture de froid entre la France et le Maroc. La France, qui veut calmer le jeu et apaiser ses relations, notamment en se désengageant de la résolution du parlement européen, se retrouve donc dans une situation délicate.
Le journal français cite un diplomate sous couvert de l'anonymat qui a exprimé cette gène. Il a déclaré : « nous sommes embarrassés. Ces personnes ont des enfants en France. Nous n’aimerions pas devoir les arrêter à leur descente d’avion s’ils venaient les voir ». Ce diplomate souligne également que dans la conjoncture actuelle ou déjà la visite du président français au Maroc n'est pas encore confirmée, la France ne veut pas compliquer ses relations avec le Maroc. « Ce sont des gens auxquels on n’aimerait pas toucher. Cela ferait mauvais effet alors qu’Emmanuel Macron doit se rendre prochainement en visite au Maroc », ajoute t-il.