France : Un Algérien condamné pour avoir fauché 6 militaires

Des militaires

Pour avoir fauché, en 2017, six militaires français, un Algérien, du nom de Hamou Benlatreche, s’est vu condamné à la lourde peine de 30 ans de prison, avec une peine de sûreté des deux tiers. Jugé depuis le 13 février 2023 en appel, ce n’est que ce vendredi 17 février, que le verdict est tombé.

Cette lourde peine trouve son explication dans le fait que le condamné, Hamou Benlatreche, est accusé de « tentative d'assassinat terroriste » de militaires. Six soldats avaient été, rappelons-le, blessés, dont trois s’étaient retrouvés dans un état jugé alors « très grave ». Aussi, selon l’AFP, la Cour, qui a reconnu coupable l’Algérien de 41 ans de tous les chefs d’accusation à son encontre, n’a pas suivi les réquisitions du parquet général. En effet, ce dernier avait réclamé la peine maximale, soit la réclusion à perpétuité.

« L'action de percuter les militaires était volontaire et ne pouvait s'expliquer par un malaise fugace », a jugé le président de la Cour d'assises. Hamou Benlatreche, arrivé en France en 2009, est également interdit définitivement du territoire français.

Militaires fauchés à Levallois-Perret : Hamou Benlatreche parle d'un accident

Pour rappel, les faits remontent au 9 août 2017, quand, au volant de son VTC, le condamné a fauché des militaires à Levallois-Perret, avant de prendre la fuite. Il a été interpellé cinq heures plus tard, près de Calais. Toutefois, il n’a jamais cessé d’affirmer qu'il s'agissait d'un accident. Pour sa défense, il a toujours évoqué un problème de santé qui a, d’ailleurs, été la raison de son voyage en France en 2009 : un cavernome du tronc cérébral qui est une grave malformation des vaisseaux sanguins du cerveau. Sa version est qu’il a perdu le contrôle de son véhicule à cause d'un malaise qui aurait fait que sa jambe droite soit restée enfoncée sur l'accélérateur.

Hamou Benlatreche : « un regard déterminé », selon les militaires

La Cour, composée d'un président et de quatre assesseurs (trois femmes et un homme), ne s’est pas laissée convaincre par cette version des faits. Elle a jugé dignes de foi les dépositions des trois militaires qui décrivaient « le regard déterminé de l'accusé » juste avant le choc. La « description de la trajectoire du véhicule » a aussi été prise en considération. Le véhicule, selon les mêmes témoignages, se serait « avancé lentement dans l'allée avant de bifurquer et d'accélérer brusquement ». Ces éléments, a fini par juger la Cour, « n'étaient pas compatibles » avec la version de Hamou Benlatreche. La même Cour a tenu en compte un autre élément : les passages de Hamou Benlatreche dans cette voie qu’il n’avait « quasiment jamais empruntée », et ce, au moins à deux reprises les jours précédents. Cela, a estimé la Cour, prouve sa « préméditation de l'attaque ».

Aussi, il a été retenu contre Hamou Benlatreche la « relation avec une entreprise terroriste ». En effet, l'intérêt de l'accusé pour les actions du groupe État islamique a, bel et bien, été évoqué. Son acte, a-t-on estimé, traduit bien une « volonté d'intimidation des autorités et de transmettre la terreur dans la population ».

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