Il est clair que la crise qui sévit entre l’Algérie et l'Espagne met l’Union européenne dans une situation pas du tout enviable. Subissant de la pression de part et d’autre, cette dernière se retrouve contrainte à faire des mains et des pieds pour ne pas blesser les diverses sensibilités, tout en tentant de sauvegarder les intérêts économiques de l’Europe. Accusée de « parti-pris » en faveur de Madrid par un responsable algérien, elle joue la carte de l’apaisement, tout en réaffirmant le poids énergétique de l’Algérie.
L’Union européenne s’est, une fois de plus, exprimée sur la crise qui gangrène les relations entre l’Algérie et l’Espagne. Et cette fois-ci, c’est, sans doute en réponse à un responsable algérien qui, à travers l’agence de presse officielle (APS), a dressé un réquisitoire virulent contre l’organisation politico-économique. Celui-ci a, entre autres, accusé l'Europe de garder le silence « sur l’attitude irresponsable de ce même pays, l’Espagne, qui instrumentalise, de manière abusive, la règle du consensus pour bloquer la convocation du Conseil d’association, organe politique statutaire chargé d’évoquer toutes les questions, tant politiques, économiques que commerciales ».
Crise Algérie-Espagne : l'UE optimiste
C’est via sa porte-parole, Miriam García Ferrer, que la Commission européenne tente d’apaiser la colère d’Alger. Miriam García Ferrer s’est, en effet, dite « confiante en la capacité de l’Algérie et l’Espagne à résoudre la crise commerciale ». Elle a également affirmé « la disposition de l’UE à agir en cas de nécessité ». Et à la porte-parole, qui donnait une interview à l’agence de presse Europa Press, d'ajouter : « l'Algérie est un partenaire important pour l’UE dans le sud de la Méditerranée et un acteur clé pour la stabilité régionale ». Elle a, sur la même lancée, exprimé son enthousiasme quant à une « solution prochaine pour un rétablissement total des relations commerciales et d’investissement sans restrictions entre les deux pays ».
L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne mis en avant
La porte-parole de la Commission européenne a néanmoins estimé que cette solution est tributaire du dialogue. Aussi, est-il clair que l’UE compte faire exercer une « petite » pression sur l’Algérie pour l’amener à de meilleurs sentiments. En effet, Miriam García Ferrer a insinué que Bruxelles va procéder à l’évaluation des restrictions commerciales imposées par Alger. Le but est de vérifier si lesdites « restrictions ne sont pas contraires à l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne ».
Rappelant que le commerce relève des « compétences exclusives » de la Commission européenne, Miriam García Ferrer a assuré que cette dernière était prête à « s’élever contre n’importe quel type de mesures contre un de ses États membres ». De quoi attiser encore la colère d’Alger qui peut voir dans cette déclaration une « menace ».