Jack Lang, l’actuel président de l’Institut du monde arabe (IMA), dont le mandat arrive à terme le 6 mars prochain, a été nommé en 2013 par François Hollande et renouvelé à ce poste par Emmanuel Macron en 2017. Ayant déjà accompli trois mandats, il veut en obtenir un quatrième.
Jack Lang mène d’ailleurs ces deniers jours un véritable travail de coulisses, actionnant tous ses relais, notamment du côté du Maroc. Seulement en face, Jack Lang âgé de 83 ans, candidat à sa propre succession, qui aurait du mal à convaincre, n’est pas le seul prétendant au poste. En effet, Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères d’Emmanuel Macron et de François Hollande à la défense, un poids lourd de la diplomatie française, a, lui aussi, manifesté son grand intérêt pour le poste.
Il espère ainsi l’intronisation à la tête de l’IMA. Décrit comme un « proche » des États les plus riches du monde arabe, comme les Émirats et l’Arabie saoudite, Le Drian prône, selon nombre d’observateurs, la nécessité de renforcer la dimension diplomatico-économique de l’IMA. Pour ce faire, il met souvent en avant les importants contrats négociés sous son impulsion, entre 2012 et 2022, alors qu’il était ministre de la Défense, puis ministre des Affaires étrangères.
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Trop discret depuis qu’il a quitté le gouvernement français en mai 2022, après la réélection d’Emanuel Macron, l’ancien patron de la diplomatie française y tient absolument. Cependant, dans l’entourage d’Emmanuel Macron, rien n’est encore décidé et sa candidature « était à l’étude », car c’est au président français que revient le choix du nom du président de l’IMA.
La proposition est ensuite entérinée par le « haut conseil » de l’Institut, composé, faudrait-il le souligner, d’ambassadeurs des pays arabes et de représentants français.
Direction de l'Institut du monde arabe : François Gouyette en concurrent
La présidence de l’Institut du monde arabe attire. Outre Jack Lang et Jean-Yves Le Drian, François Gouyette est, lui aussi, dans la course. Aux dernières nouvelles, le désormais ex-ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, qui quittera son poste l'été prochain, y songe concrètement, selon une information rapportée le 22 février par Jeune Afrique.
François Gouyette a été, pour rappel, nommé ambassadeur de France en Algérie en juillet 2020, en replacement de Xavier Driencourt. Présenté comme un « parfait arabophone », il avait déjà été ambassadeur de France en Arabie saoudite depuis 2016, ainsi qu’à Tunis quatre ans auparavant. Il a aussi été ambassadeur à Tripoli de 2008 à 2011, juste avant la chute de Kadhafi.
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Alors qui de François Gouyette, Jack Lang et Jean-Yves Le Drian serait à la tête de l’Institut du monde arabe ? Il ne reste que quelques jours seulement pour le savoir, puisque Emmanuel Macron en fera l’annonce début mars 2023.
Qu'est-ce que l'Institut du monde arabe ?
Fondé en 1987 par la France et les États de la Ligue arabe, l’Institut du monde arabe est présenté comme un « pont culturel entre la France et le monde arabe ». Il vise à faire connaître et rayonner la culture arabe sous toutes ses formes. L’IMA est également un lieu « de rencontre et d’échange », il contribue depuis sa création au renforcement des liens culturels, politiques, économiques et sociaux entre la France et le monde arabe.
L’Institut du monde arabe, dont le bâtiment a été conçu par Jean Nouvel et Architecture Studio, est doté d’un musée, d’espaces d’expositions temporaires, d’un auditorium accueillant des spectacles, projections cinéma et conférences, d’une médiathèque, d’un centre de langues et civilisations, d’une libraire-boutique et de prestigieux espaces de réception. Il est situé en plein cœur du Paris historique, et il est reconnu dans le monde entier comme un symbole de l’architecture contemporaine. Aujourd’hui, plus que jamais, la mission de l’Institut du monde arabe est d'œuvrer en faveur d’une meilleure compréhension du monde arabe et d’un renforcement du dialogue franco-arabe.