Après plusieurs années d'attente, l’ouverture des bureaux de change, dont les conditions d’exercice ont pourtant été fixées par la loi depuis 2016, se précise. En effet, selon les dernières déclarations du gouverneur de la Banque d’Algérie, cela se concrétisera avant la fin de l’année 2023. Cependant, la question qui se pose est de savoir si cette décision mettra fin au marché noir des devises en Algérie.
« Les bureaux de change seront opérationnels en 2023. Des avantages seront adoptés pour attirer les liquidités échangées sur le marché informel », a déclaré Salah Eddine Taleb, le gouverneur de la Banque d'Algérie. Une décision qui aura un impact certain sur le marché noir des devises. Cependant, ces bureaux de change pourront- ils remplacer ce marché et le faire disparaître ?
C'est en tout cas ce qu'espèrent les autorités algériennes. Cette démarche a été précédée, en mars 2022, d'un pas dans le sens de l'ouverture des bureaux de change. L’établissement financier avait décidé d’ouvrir le marché de change à d’autres opérateurs. La Banque d’Algérie avait même établi un marché des changes interbancaires qui permet aux banques et institutions financières d’intervenir sur ce marché dans le cadre d'un appareil décentralisé, sous la tutelle de la Banque d'Algérie. Une décision qui n'a pas influé sur le marché noir des devises qui reste le principal marché de change.
Avec l'ouverture de ces bureaux de change, le marché noir des devises sera certainement impacté. Ces bureaux permettront aux opérateurs économiques d’acheter les devises à des taux proches des taux officiels. Ce qui réduira ainsi la demande sur le marché noir. Elle contribuera, en effet, à la baisse du taux de change dans ce dernier à court terme. Cependant une grande partie de l'économie algérienne dépend du secteur de l'économie informelle.
Ce secteur, qui participe grandement à la régulation de l'économie algérienne, dépend du marché noir des devises. Pour arriver à l'éradication du marché noir, il est donc plus que nécessaire d'éradiquer l'économie informelle. Ainsi, on peut dire que tant que l'économie informelle s'impose en Algérie, le marché noir des devises continuera à exister même si sa participation dans les opérations de change va diminuer avec l'ouverture des bureaux de change.