Les Marocains ont été classés les cinquièmes au rang mondial avec le plus grand nombre de visas Schengen déposés, en 2021 avec un total de 157 100 demandes, derrière la Russie, la Turquie, l'Ukraine et l'Arabie saoudite. Seulement, le Maroc a aussi le taux de refus le plus élevé parmi ces cinq pays.
Selon le site spécialisé SchengenVisaInfo, le Maroc présente un taux de refus de 27,6 % des demandes de visa déposées sur son territoire. Plus d'un quart des demandes sont donc rejetées par les représentants Schengen, alors que le taux de refus des quatre premiers pays cités plus haut était de 3,2 %, 16,9 %, 2,7 % et 4,3 %, respectivement. Une différence de taille.
Sans surprise, la France vient en tête des pays à avoir refusé le plus de visas aux Marocains. Toujours selon SchengenVisaInfo, sur les 58'310 demandes reçues au Maroc, la France en a rejeté jusqu'à 20'369, soit 35 % de la totalité. Durant la même période, les services de l'ambassade d'Espagne au Maroc ont de leur côté refusé 15'137 demandes de visas aux Marocains, sur 84'499 demandes de visa Schengen déposées ; soit 18 %.
Les immenses frais de demande de visa Schengen : plus de 3 millions d'euros par an
Dans le détail, sur les 379'207 demandes de visa Schengen rejetées en 2021, pas moins de 252'522 ont été rejetées par la France, l'Espagne et l'Allemagne. Financièrement parlant, les visas Schengen refusés ont coûté 3 millions d'euros aux Marocains en 2021.
« Étant donné que le prix d'une seule demande de visa Schengen est de 80 € et qu'ils ne sont pas remboursables, cela signifie que les Marocains ont dépensé au moins 3 millions d'euros pour des visas qu'ils n'ont jamais reçus, bien que le total pourrait être deux fois plus élevé », explique Besart Bajrami, fondateur de SchengenVisaInfo.com.
Pour lui, les 3 millions d’euros déboursés par les Marocains ne sont en fait pas proches du montant réel dépensé par les ces derniers pour demander un visa Schengen. En fin de compte, assure-t-il, les personnes qui ont demandé un visa Schengen ont souvent dû payer un montant d'environ 35 € pour un tiers traitant la demande1.
À cela s’ajoute la collecte des documents pour un visa Schengen, qui est également coûteuse pour les candidats, en plus des frais de visa proprement dits, mais aussi les frais de l’assurance voyage, les réservations d’hôtel, les vols et autres dépenses non remboursables. Autrement dit : Difficile, voire impossible de situer avec précision la globalité des sommes déboursées.
France-Maroc : Finie la crise des visas
Après des mois de restrictions, la délivrance de visas pour la France aux ressortissants marocains est revenue à la normale, et ce depuis le mois de décembre 2022. En visite au Royaume du Maroc en décembre 2022, la ministre française des Affaires étrangères avait en effet annoncé la fin de la crise des visas qui empoisonnait depuis plus d’un an les relations entre les deux pays2.
« Nous avons pris les mesures, avec nos partenaires marocains, pour restaurer une relation consulaire normale » dans le domaine migratoire, a déclaré Catherine Colonna lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue, Nasser Bourita, à l’issue de leur entretien bilatéral. Ainsi, la délivrance des visas par la France aux Marocains a retrouvé son rythme normal. D'ailleurs, pour l’année 2023, le Maroc a été le pays ayant obtenu le plus de visas Schengen délivrés par la France.
« Les candidats sont traités de la meilleure façon possible, tant en termes d'accueil, mais aussi en termes de rapidité et de la délivrance des diplômes pour lesquels ils postulent », affirmait précédemment l'ambassadeur de France au Maroc Christophe Lecourtier.
La réduction du nombre de visas avait été justifiée par Paris par la réticence du Maroc à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière dans l'Hexagone. Décriée par Rabat, par les ONG pour la défense des droits de l'Homme ainsi que les milieux francophones marocains, la décision avait donné lieu à un froid dans les relations entre les deux pays.
Visa Schengen : un traitement humiliant et discriminatoire ↩
La France lève les restrictions sur les visas pour les Marocains ↩
