France : Les restaurateurs veulent faciliter les recrutements hors des frontières européennes

Cuisine d'un restaurant

S’il est un secteur qui attend avec impatience la nouvelle loi sur l’asile et l’immigration, c’est bien celui de la restauration et hôtellerie. En effet, avec le BTP (bâtiment et travaux publics), ce secteur fait face à une pénurie aiguë de main-d’œuvre. Et la loi en préparation, qui prévoit la création d’un titre de séjour « métiers en tension », est à même de répondre à ses besoins. Cependant, restaurateurs et hôteliers ne veulent pas s’arrêter là. Ils veulent pouvoir recruter ailleurs. En dehors même de l’Europe.

Certains observateurs estiment même que le projet de loi sur l’asile et l’immigration est du sur-mesure pour le secteur restauration-hôtellerie. Et c’est à raison, puisque de toutes les dispositions qui y sont contenues – la facilitation des expulsions mises à part –, celles destinées à pourvoir l’économie française de la main-d’œuvre nécessaire sont les plus en vue. En effet, si la loi en question vient à être adoptée sans trop de changements, restaurateurs et hôteliers pourront plus ou moins respirer. « Plus ou moins », car, estiment-ils, pour que leurs problèmes liés à la main-d’œuvre soient vraiment réglés, il va falloir aller encore loin, beaucoup plus loin.

Pénurie de main-d'œuvre en France : régulariser ne suffit pas

Ce que veut réellement la filière ? Non seulement la régularisation des travailleurs étrangers présents en France, mais aussi une simplification des démarches pour recruter hors des frontières européennes. C’est probablement trop demandé, dans une France où le mot « immigration » est synonyme de querelles politiques interminables. Toutefois, la démarche est, non seulement légitime, mais aussi aucunement désespérée, vu la France, pays touristique par excellence, doit, tôt ou tard, combler les déficits en personnels dans le secteur.

Notons que pour l’instant, la filière n’est pas inscrite sur la liste des « métiers en tension », dont la dernière actualisation remonte à 2021. L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) a déjà exprimé son désir de voir les métiers en question y figurer. « Nous demandons que cette liste des métiers en tension soit actualisée afin d'ouvrir les possibilités de recrutement, car nos besoins vont encore augmenter », a, en effet, déclaré son président Thierry Marx. Mais ce à quoi le syndicat appelle de tous ses vœux est de pouvoir recruter en dehors des frontières européennes. De son point de vue, cela devrait combler une bonne partie des besoins de la main-d’œuvre du secteur. Cependant, il n’est pas sûr que la demande dudit syndicat aboutisse, puisque même l’idée de la création d’un titre de séjour « métier en tension » ne fait pas l’unanimité parmi la classe politique française.

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