Prospections pétrolières par le Maroc au large des îles Canaries : L'Espagne sur le qui-vive

Drapeaux du Maroc et de l'Espagne

Les relations diplomatiques entre l'Espagne et le Maroc se sont nettement améliorées depuis que le gouvernement espagnol a changé sa position sur la question du Sahara occidental. Cependant, les deux pays ont encore des différends sur plusieurs plans. Il s'agit surtout de la délimitation des frontières maritimes entre le Maroc et certaines Îles espagnoles. C'est le cas des limites entre le royaume marocain et les îles Canaries.

Ces différends sur ces frontières se sont aggravés en raison des prospections pétrolières marocaines au large de ces îles. Cette information inquiète au plus haut point certains politiciens espagnols. C'est dans ce contexte que les sénateurs canariens, Fabián Chinea et Fernando Clavijo, membres de la commission des Affaires étrangères au Sénat, ont reproché au ministre des Affaires étrangères de n’avoir invité aucun représentant du gouvernement des îles Canaries à prendre part à la réunion de haut niveau tenue les 1er et 2 février à Rabat, pour débattre de la délimitation des frontières maritimes avec le Maroc.

De son côté, le ministre des affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, a assuré suivre « de très près » les informations relatives à d’éventuelles prospections marocaines dans les eaux proches des îles Canaries. Il a également rappelé que les îles Canaries participent aux réunions du groupe de travail sur la délimitation des eaux territoriales sur la côte atlantique, depuis sa réactivation.

Par ailleurs, toujours dans le cadre de la remise en cause de la politique étrangère de l'actuel président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez, les sénateurs du Parti populaire (PP) et d’autres partis comme Vox (extrême droite) ont dénoncé l’absence d’explications du gouvernement sur les raisons profondes du changement de position sur le Sahara occidental, intervenu il y a près d’un an. Un changement qui, selon ces sénateurs, a conduit à la détérioration des relations avec l’Algérie. Sur ce point, José Manuel Albares a rétorqué qu'il ne faut en aucun cas « confondre le rôle de l’Espagne et celui des Nations unies, ce sont les Nations unies qui doivent apporter les solutions ».

Il faut rappeler que la délimitation des frontières entre le Maroc et l'Espagne est un sujet sensible. Les deux pays reportent les négociations sur la délimitation de leurs eaux territoriales au niveau de la façade atlantique, où les eaux marocaines chevauchent celles des îles Canaries, depuis 15 ans. Cependant, le Groupe de travail sur cette délimitation a repris ses activités ces derniers mois à la faveur de la réconciliation du Maroc et de l’Espagne.

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