Depuis le changement de position de l'Espagne par rapport à la question du Sahara occidental, ses relations avec l'Algérie se sont détériorées. La décision du gouvernement de Pedro Sanchez ne fait cependant pas l'unanimité en Espagne. Certains partis ont exprimé leur désapprobation. À quelques mois des élections générales espagnoles, qui se tiendront au plus tard en , afin d'élire les 350 députés et 208 des 265 sénateurs, le gouvernement de Pedro Sanchez pourra perdre la majorité. Le leader du Parti populaire (PP), Alberto Núñez Feijóo a de fortes chances de le remplacer. Dans ce cas, l'Espagne pourra revenir à sa position de neutralité par rapport à la question du Sahara occidental.
En Espagne, les partis politiques se préparent aux prochaines élections. Des alliances se font et se défont. Pour ces élections, le parti populaire est bien parti pour reprendre la gouvernance qu'il a perdue au profil du parti de l'actuel président du gouvernement, le PSOE. Le PP se prépare déjà à gouverner. Il ne veut pas tomber dans les « travers » de la politique étrangère actuelle. En effet, même si ce parti veut toujours maintenir de bonnes relations avec le Maroc, il ne veut en aucun cas compliquer la situation avec l'Algérie.
Hostile au changement de position de Pedro Sanchez par rapport au dossier du Sahara occidental, le leader du Parti populaire (PP) Alberto Núñez Feijóo veut agir pour réparer les « torts » causés par cette nouvelle position. Le PP veut donc revenir à la position de neutralité de l’Espagne sur le Sahara occidental. « Il est évident que si nous allons gouverner comme nous l’espérons, il faut s’occuper du Maroc », fait savoir ce parti.
Le départ du gouvernement, une nécessité pour rétablir des relations sereines avec l'Algérie
Ce parti, qui a récemment dénoncé l'humiliation subit par l'Espagne au Maroc, lors de la visite de plusieurs ministres dans le royaume en raison de l’absence de Mohammed VI à la Réunion de haut niveau qui s’est tenue à Rabat, veut rectifier le tir sur plusieurs niveaux. Le PP a également soutenu la proposition de Podemos visant à accorder la nationalité aux Sahraouis nés à l’époque de la domination coloniale, et votée par le Congrès il y a deux semaines. La position officielle du parti est claire. Il défend la neutralité et le respect total du Maroc. « Nous proposons la sérénité et le respect, sans offenser personne, sans ouvrir de blessures inutiles ni détériorer nos relations internationales. Sans commettre les mêmes bévues que le gouvernement Sanchez a commises avec le Sahara, avec le Maroc et avec l’Algérie en seulement 24 heures », explique ce parti, qui estime que le gouvernement n’a pas évalué ou étudié les conséquences du changement de position sur le Sahara occidental sur le commerce, les flux migratoires et, surtout, la dépendance énergétique au regard de l’Algérie.
Il faut dire que le pari du PP n'est pas encore gagné. À quelques mois des élections, tout peut changer. Les tendances actuelles pourront changer dans un sens ou un autre. Cependant, il faut souligner que pour des relations apaisées avec l'Algérie, le départ du gouvernement actuel est une nécessité.