Les relations entre l'Espagne et le Maroc traversent une période qui fait polémique. La récente visite d'une importante délégation espagnole, conduite par le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, a débouché sur la signature de plusieurs accords collatéraux. Cependant, ce rapprochement entre les deux pays n'est pas du gout de plusieurs partis et personnalités politiques en Espagne.
En effet, ces opposants à la démarche de Pedro Sanchez reprochent à ce dernier de se plier à toutes les demandes marocaines sans rien obtenir en contrepartie. Pire encore, l’ancien président du gouvernement espagnol, José María Aznar, a dénoncé les « courbettes » du président du gouvernement espagnol. Pour cet ancien premier ministre du même parti que Pedro Sanchez, l'Espagne a subi une véritable humiliation par le Maroc.
S'exprimant sur cette visite lors d’une conférence sur le thème « L’Espagne en débat », tenue à Tomares (Séville), José María Aznar a relevé que Mohammed VI n’a pas reçu Pedro Sanchez à son arrivée à Rabat. « Nous avons été humiliés par le Maroc », a-t-il déclaré. Cet ancien premier ministre a estimé que les représentants de l'Espagne n'ont pas été à la hauteur. Il a souhaité qu'à l'avenir les intérêts de l’Espagne doivent être « mieux défendus et représentés ».
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Toujours sur la rencontre de haut niveau entre l'Espagne et le Maroc, José María Aznar a déploré qu'elle ne se soit pas soldée par des résultats intéressants. « Une opération spectaculaire a été menée, et aucun accord n’a été trouvé, aucun consensus n’a été trouvé », souligne-t-il, en ajoutant qu'il est contrarié que Pedro Sanchez soit « snobé » et davantage gêné qu’il se laisse « snober ».
Concernant les résultats du rapprochement entre les deux pays, l'ancien président du gouvernement espagnol a considéré qu'actuellement les relations entre le Maroc et l’Espagne ne profitent pas à l’Espagne. Il pense que la politique étrangère de l’Espagne doit faire l’objet d’un consensus entre les forces politiques, surtout avec le chef de file de l’opposition, le Parti populaire (PP). Prenant l'exemple du revirement de la position espagnole sur la question du Sahara occidental, José María Aznar a déploré que l'actuel président du gouvernement ne soit pas parvenu à un accord avec le président du parti populaire (PP), Alberto Núñez Feijóo, sur la question.