Maroc-Israël : Mohammed VI recadre les partis hostiles à l'État hébreux

Plus de 2 ans après la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, la pilule passe toujours aussi mal dans le Royaume. En effet, certains partis politiques et organisations restent toujours hostiles à cette normalisation. Du côté du palais, cette question est sacralisée et les opposants sont sommés de ne pas s'exprimer sur le sujet. Ils sont même souvent recadrés sous le prétexte que la politique étrangère du Maroc est une prérogative « exclusive » du roi Mohammed VI.

C'est ce qui s'est passé avec le parti islamiste PJD, qui a exprimé sa « désapprobation » des récentes prises de position du ministre marocain des Affaires étrangères en l'accusant de défendre l'État d'Israël « dans certaines réunions africaines et européennes, à un moment où l'occupation israélienne poursuit son agression criminelle contre [les] frères palestiniens ». Suite à ces déclarations, le Cabinet royal a fustigé le parti islamiste, ce lundi 13 mars, dans un communiqué. Il considère que « le secrétariat général du Parti Justice et Développement (PJD) a récemment publié une déclaration contenant des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses ».

Le Cabinet royal rappelle que « la politique extérieure du Royaume est une prérogative » du roi Mohammed VI, et estime que « l’instrumentalisation de la politique extérieure du Royaume dans un agenda partisan interne constitue ainsi un précédent dangereux et inacceptable ». « Les relations internationales du Royaume ne peuvent être l’objet de chantage de la part de quiconque et pour quelque considération que ce soit, particulièrement dans ce contexte mondial complexe », ajoute le communiqué.

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Le Cabinet royal persiste et signe sur les relations avec Israël. « La reprise des relations entre le Maroc et Israël a été effectuée dans des circonstances et dans un contexte que tout le monde connaît. Elle est encadrée par le communiqué du Cabinet royal du 10 décembre 2020 et celui publié le même jour à la suite de la communication téléphonique entre Sa Majesté le roi et le président palestinien, ainsi que par la Déclaration tripartite du 22 décembre 2020, signée devant le Souverain », rappelle encore le Cabinet royal, en soulignant que « les forces vives de la nation, les partis politiques, ainsi que certaines personnalités de premier plan, de même que certaines instances associatives militant pour la question palestinienne, avaient alors été informés de cette décision, pour laquelle ils avaient exprimé leur adhésion et leur engagement ».

Le Cabinet royal joue ainsi sur deux cordes. Il défend le bourreau et la victime en même temps. Dans sa politique étrangère, Mohammed VI a donc choisi d'être des deux côtés ; celui de l'État israélien que son ministre des Affaires étrangères défend à plusieurs occasions et également du côté des Palestiniens en présidant le comité Al-Qods. Une position peu compréhensible et surtout intenable.


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