Il reçoit le ministre israélien de la Défense et appelle à l'instauration d'un État palestinien. À quoi joue Mohammed VI ?

Décidément, le souverain marocain ne sait plus sur quel pied danser. En affichant son soutien à la Palestine, Mohammed VI, qui semble vouloir le beurre et l'argent du beurre, s'aligne avec le bourreau et la victime.

En effet, quelques heures après avoir reçu le ministre israélien de la Défense et avoir signé des accords de coopération sans avoir fait allusion à la cause palestinienne, le roi du Maroc envoie un message au président du Comité des Nations unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien à l'occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple Palestine.

Mohammed VI : Entre amitié avec Israël et soutient à la Palestine

Ainsi, le souverain marocain jongle entre amitié avec Israël et soutient à la Palestine. Une position ambiguë étant donné que se sont ces mêmes israéliens qui colonisent la Palestine et refusent le droit de ce peuple à un État souverain.

Dans le message adressé au président du Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le monarque chérifien rappelle le soutien du Maroc à la cause palestinienne. Il a également appelé a la reprise des négociations pour une solutions de deux États dans la région.

« Nous réitérons l’appel pour que soient lancés des efforts diplomatiques intensifs et efficaces, afin de relancer les négociations entre les deux parties dans la perspective de trouver une issue favorable à la question palestinienne dans le cadre de la solution à deux États », écrit Mohammed VI.

Mohammed VI a exhorté la communauté internationale à apporter son aide « pour que les deux parties rétablissent une confiance réciproque et qu’elles s’abstiennent de tout agissement susceptible d’entraver le processus de paix ».

Afin de relativiser sa nouvelle alliance avec Israël, Mohammed VI rappelle que « la position ferme du Maroc n’a jamais été dictée par les circonstances et encore moins par une conjoncture particulière. Elle ne s’inscrit pas non plus dans le cadre de débats ou de surenchères politiques stériles ».

Cependant il faut dire que ce message s'inscrit en porte à faux avec la décision marocaine de rétablir ses relations diplomatique avec Israël, sans pour autant exiger des actes de l'État israélien envers les palestiniens.

Le Maroc est allé encore plus loin dans sa démarche de réhabilitation d’Israël comme pays fréquentable. Le 24 novembre, lors de la visite du ministre israélien de la Défense, il a signé un accord sécuritaire avec ce pays qui refuse la légitimité internationale de la Palestine et qui bafoue les droits des palestiniens.

Le Maroc veut ainsi bénéficier de l'aide israélienne sans pour autant perdre la sympathie des Palestiniens. Seulement que dans ce genre de conflits, les États choisissent leurs camps. Peut-on être au même temps avec le bourreau et la victime ?

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