Effondrement des prix du pétrole sur fond de problème du secteur bancaire et financier

Crédit Suisse

Le marché pétrolier traverse une période difficile. Les cours du pétrole ont clôturé la séance du 15 mars à leur plus bas niveau depuis décembre 2021. Le secteur est ébranlé par les faillites qui agitent les banques et la finance en Europe et aux États-Unis. Ce jeudi 16 mars, ces prix ont connu une petite hausse, mais restent toujours en dessous de leur niveau d'il y a quelques semaines.

En effet, le baril de Brent, référence du pétrole algérien, a connu une baisse par rapport à la semaine dernière. Il est cédé à 74,41 USD le baril. De son côté, le brut américain West Texas Intermediate a connu une baisse plus importante. Il est cédé à 68,19 USD le baril. Soit un recul de 5 dollars par rapport à la semaine passée. Les marchés pétroliers ont réagi à la crise que connait le secteur bancaire en Europe et aux États-Unis.

Ainsi, après la faillite de la Silicon Valley Bank, c'est au tour du Crédit suisse de dévisser en Bourse, installant des doutes sur sa solidité financière. « C'est une banque qui compte et le risque de contagion (à l’ensemble du secteur) ne va pas se dissiper de sitôt », a commenté, dans une note, Edward Moya, analyste de marché senior chez OANDA. De son côté, Bart Melek, de TD Securities, explique que les risques que représentent ces ennuis bancaires ont « accru celui lié au crédit », dont l’octroi pourrait sensiblement ralentir, ce qui fait naître, dans l’esprit des traders, « la possibilité que l’économie décélère plus tôt et beaucoup plus nettement que prévu ».

Quant à Matt Smith, de Kpler, il indique que « les matières premières sont souvent un signe annonciateur des inquiétudes relatives à une récession ». Il ajoute qu'« on craint de plus en plus pour l’économie et, du coup, le pétrole chute ». En effet, les investisseurs voient des parallèles directs avec les récessions antérieures provoquées par le secteur bancaire, en particulier la crise financière de 2008 qui a des résonances similaires au tumulte financier actuel, une période où le pétrole s’était effondré.

Giovanni Staunovo, d’UBS, également spécialiste dans le domaine, explique que pendant les périodes de forte instabilité, « les investisseurs ont tendance à se retirer des actifs risqués comme le pétrole et à investir dans des secteurs plus sûrs ». Le marché pétrolier devra donc souffrir tout au long de cette période de doute sur la stabilité du système financier mondial.

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