Récemment venu en Algérie pour une visite de deux jours, le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, s'est de nouveau exprimé sur certains sujets qui concernent les relations entre l'Algérie et l'Union européenne. Le responsable européen a fait un compte rendu sur sa visite dans un document publié le 19 mars sur le site de l’UE. Il s'est exprimé notamment sur la crise entre l'Algérie et l'Espagne et la question de la récupération de l’argent détourné et transféré illégalement à l’étranger.  

En ce qui concerne les relations entre l'Algérie et l'Espagne, Josep Borrell a affirmé que cette crise a « fragilisé, la relation UE-Algérie ». Revenant sur les relations entre son institution et l'Algérie, il a rappelé que certaines mesures prises par l’Algérie depuis 2015 ont eu des conséquences sur les exportations de l’Union européenne vers le pays, qui ont « baissé de 45 % ». « Au cours de la période récente, nous étions cependant engagés dans une dynamique plus positive ».

Cependant, selon ce diplomate « depuis juin 2022, à la suite d’un changement de position de l’Espagne au sujet du Sahara occidental, de nouvelles tensions ont fragilisé cette dynamique. Les importations provenant d’Espagne ont été de facto suspendues presque totalement. Cela pèse fortement sur l’ensemble de la relation UE-Algérie ». Josep Borrell estime donc que « le blocage actuel n’est dans l’intérêt de personne ». Confiant dans l'avenir, ce diplomate européen déclare : « j’espère que, suite à nos échanges, nous pourrons trouver ensemble, au cours des semaines qui viennent, des solutions pragmatiques pour sortir de cette situation ». Il réitère également le souhait de l’UE de « développer ses relations avec l’Algérie sur le terrain économique ».

Argent détourné vers l'étranger : l'UE veut coopérer avec l'Algérie

Par ailleurs, concernant la question de la récupération de l’argent détourné et transféré illégalement à l’étranger, Josep Borrell a affirmé que l'UE a déjà affiché son engagement de coopérer avec l'Algérie. Il a annoncé l’accélération des négociations avec l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne (Eurojust) et Europol.

Le diplomate européen précise donc que « dans le domaine de la coopération judiciaire et policière, nous allons accélérer les négociations en cours pour un accord avec Eurojust et un ''working arrangement'' avec Europol, afin, notamment, d’aider l’Algérie à recouvrer les ''biens mal acquis'', dans le cadre des actions en cours dans le pays contre la corruption ».