L'économie mondiale traverse une période difficile, c'est un constat. L'année 2022 était difficile pour un grand nombre de pays. La croissance était en berne et l'inflation a explosé. Pour 2023, certains spécialistes s'attendaient à la confirmation de cette tendance. Du côté des institutions, également, les prévisions ne sont pas réjouissantes. Le FMI prévoit une croissance mitigée dans son rapport de la fin du mois de janvier. De son côté, la Banque Mondiale est encore plus pessimiste à court et moyen terme.
En effet, selon un nouveau rapport de cette institution financière, l'économie mondiale ne se redressera pas avant la fin de la décennie. Ce rapport de la Banque mondiale s’attend à une baisse de la croissance de long terme qui devrait s’établir en moyenne à 2,2 % jusqu'en 2030. Cette décennie sera donc « celle à la plus faible croissance depuis le début du siècle ».
La Banque Mondiale affiche son pessimisme en indiquant dans son rapport que la croissance mondiale est à son niveau le plus bas depuis trois décennies. Pour sortir de cette spirale, le rapport a mis l'index sur la nécessité d'une « impulsion politique ambitieuse afin de stimuler la productivité et l’offre de travail, accroître les investissements et les échanges, et exploiter le potentiel du secteur des services ».
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Le recul de la croissance touchera tous les pays
Le recul de la croissance touchera donc tous les pays qu'ils soient développés, en développement ou émergents. « Pour les économies en développement, la baisse sera tout aussi marquée : 6 % par an entre 2000 et 2010 à 4 % par an pendant le reste de la décennie actuelle. En outre, les baisses seraient beaucoup plus prononcées en cas de crise financière mondiale ou de récession », peut-on lire dans ce rapport. L'économiste en chef de la Banque Mondiale et premier vice-président pour l’économie du développement, Indermit Singh Gill, explique que « le déclin actuel de la croissance potentielle a de graves implications sur la capacité du monde à relever les défis toujours plus nombreux de notre temps : la pauvreté persistante, le creusement des écarts de revenus et le changement climatique. Mais ce phénomène n’est pas irréversible. La vitesse limite de l’économie mondiale peut être relevée grâce à des politiques qui encouragent le travail, augmentent la productivité et accélèrent l’investissement ».
Par ailleurs, le rapport souligne l'essoufflement de la Chine, qui ne pourra pas être le moteur de l'économie mondiale. « La question est désormais qui va remplacer la Chine dans son rôle, et nous pensons que cela ne doit pas venir d’un seul pays, mais d’un groupe de pays », s'interroge Indermit Singh Gill. En ce qui concerne les effets des crises bancaires sur l’économie mondiale, le chef de service à la cellule Perspectives de la Banque mondiale et auteure principale du rapport Franziska Ohnsorg explique que « les récessions ont tendance à affaiblir la croissance potentielle. Les crises bancaires systémiques sont plus dommageables dans l’immédiat que les récessions, mais leur impact s’atténue en général avec le temps ».