Assassinat de diplomates algériens : Tebboune fait des révélations choc

Abdelmadjid Tebboune

Le  5 avril 2012, 7 diplomates algériens – le consul à Gao, Boualem Saïes, et 6 de ses collaborateurs –avaient été enlevés au Mali. Cet enlèvement a eu lieu dans cette ville du nord-est du Mali contrôlée par le mouvement terroriste Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO). Le consul est décédé en captivité « des suites d'une maladie chronique », selon les autorités algériennes qui se sont exprimées à l'époque. 3 autres diplomates algériens enlevés au consulat de Gao avaient été libérés en juillet 2012.

Quant au vice-consul Tahar Touati, il a été exécuté. Cette exécution avait été revendiquée par le mouvement Mujao. Les deux derniers diplomates algériens restés en captivité ont été libérés le 31 août 2014, soit plus de 2 ans après leur enlèvement. Les autorités algériennes avaient assuré que cette libération était « intervenue après d'intenses et inlassables efforts déployés par les institutions de l'État dans la plus grande discrétion ». À l'époque des faits, le mouvement Mujao faisait partie, avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), des trois groupes islamistes qui ont contrôlé pendant près de 10 mois le nord du Mali.

Le Maroc derrière l'assassinat de diplomates algériens au Mali ?

Plus des 10 ans après l'enlèvement de ces diplomates, le chef de l'État algérien a fait des révélations. C'est lors d'un entretien accordé à Al Jazeera Podcast, diffusé le 6 avril, qu'Abdelmadjid Tebboune a lancé un pavé dans la mare. En effet, il a affirmé que « la première victime de l’instabilité [au Mali], c'est l’Algérie. Nous sommes le seul pays dont des diplomates ont été enlevés au Mali, dont deux ont été assassinés ». Le chef de l'État algérien est allé encore plus loin en déclarant :« Nous savons qui a fait cela, c’est un pays voisin, à travers une organisation terroriste fictive qu’ils ont créée au Mali ».

Cette accusation est sans doute adressée au Maroc, avec qui les relations diplomatiques ont été rompues par l'Algérie depuis 2021. Le chef de l'État algérien confirme aussi, par cette révélation, les accusations portées par certains organes de presse à l'époque de l'enlèvement.

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