Espagne-Maroc-Sahara occidental : Pedro Sánchez accusé de perpétuer l'héritage franquiste

Drapeaux du Maroc et de l'Espagne

Le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez est de nouveau sur la sellette concernant le changement de position de son pays par rapport au dossier du Sahara occidental. Cette fois, c'est l'Union progressiste des procureurs (Unión Progresista de Fiscales UPF) qui s'est attaquée à la nouvelle politique étrangère de Pedro Sánchez. 

La deuxième association de procureurs espagnols en termes de nombre d'adhérents affirme, dans une lettre ouverte envoyée à Sánchez, que la nouvelle position de l'Espagne sur ce conflit au Sahara occidental « contrevient au droit international en vigueur ». Cette association espagnole accuse le président du gouvernement de suivre la politique de Franco en soutenant, il y a un an, la solution prônée par le Maroc pour résoudre le conflit au Sahara occidental.

Une accusation lourde de sens, en sachant que depuis son élection, Pedro Sánchez ne cesse d'affirmer sa volonté de se débarrasser des symboles de la dictature fasciste de Francisco Franco, resté au pouvoir de 1936 à 1975. L'Union progressiste des procureurs (UPF) reproche dans cette lettre ouverte au chef de l'exécutif de « ne pas respecter effectivement les obligations qui en découlent » de la condition de l'Espagne « en tant que puissance administrant le territoire » en promouvant un référendum d'autodétermination pour le décoloniser. « L'omission de se conformer à ces obligations est un héritage chronique de l'époque de la dictature franquiste », accuse l'UPF.

Les procureurs interpellent Sanchez

S'adressant à Sánchez, les procureurs rappellent : « la nouvelle position que, en tant que président du gouvernement, vous maintenez non seulement perpétue cette inaction historique [du franquisme], mais semble également s'aligner sur l' accord indigne et illégal signé en 1975 par notre pays (Pactes de Madrid) par lequel l'Espagne a cédé une partie du territoire du Sahara occidental au Maroc et une autre partie à la Mauritanie ». « Un accord qui n'a jamais été reconnu valide par l'ONU », souligne l'UPF, qui ajoute que « cette nouvelle position politique » de Sánchez « aggrave les positions tenues par nos gouvernements précédents et, ce qui est encore plus inquiétant, contrevient au droit international actuel ». Les procureurs rappellent encore au président du gouvernement dans leur lettre que « les traités internationaux valablement conclus et officiellement publiés en Espagne font partie de l'ordre juridique interne et sont donc obligatoires ».

En conclusion, l'UPF interpelle Sánchez et lui demande « qu'en tant que président du gouvernement espagnol, il adopte les mesures nécessaires pour assurer le respect de toutes les obligations internationales qui correspondent à l'Espagne pour parvenir à la tenue du référendum sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

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