La crise entre l’Algérie et l’Espagne dure depuis un peu plus d'un an. Si les exportations algériennes en gaz n'ont pas été trop affectées, les entreprises espagnoles, elles, ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Selon des médias espagnols, elles sont au nombre de 130'000 à subir les conséquences d’une rupture diplomatique dont aucune solution ne se profile à l’horizon.
Il ne se passe pas une semaine sans que les entreprises espagnoles n'interpellent le gouvernement Sanchez, l’appelant à résoudre au plus vite la crise qui sévit entre l’Espagne et l’Algérie. Et c’est tout à fait à raison, vu que le manque à gagner à cause de la suspension du traité d’amitié entre les deux pays est énorme. Rien que pour la période allant de juin à octobre 2022, lesdites pertes ont été estimées à 630 millions d’euros1, selon les données publiées en janvier par le ministère espagnol du Commerce.
Les médias espagnols font état d’une chute vertigineuse d’exportations des entreprises espagnoles vers l’Algérie, et ce, « dans tous les secteurs ». « Les pertes pour le commerce extérieur espagnol avoisinent même le milliard d’euros, à la fin de l'exercice écoulé », a-t-on écrit. Et le dernier chiffre de nature à alarmer sur la gravité de la situation est venu de l’ICEX España Exportación e Inversiones (entité publique commerciale pour la promotion de l’économie et des entreprises espagnoles). Selon cette entité, un « total de 129'475 entreprises espagnoles ont cessé d’avoir des accords commerciaux avec l’Algérie ». « Le nombre d’exportateurs espagnols vers l’Algérie est passé de 222'603 à 189'573 », rapporte l’ICEX España Exportación e Inversiones.
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L'Italie bénéficiaire de la crise algéro-espagnole
Notons que selon l’ICEX, les entreprises espagnoles activaient dans de nombreux domaines. L'on cite, entre autres, l'ingénierie énergétique, les services aéronautiques, le tourisme, la maintenance, la céramique, les télécommunications, le bâtiment et les travaux publics, les services financiers, le conseil juridique, les équipements pour l’industrie pétrolière, les infrastructures hydrauliques, la parfumerie, les boissons non alcoolisées…
Selon Haizam Amirah Fernández, chercheur principal pour la Méditerranée et le monde arabe à l’Institut royal Elcano, la rupture des relations entre l’Algérie et l’Espagne, pénalisant des dizaines de milliers d’entreprises espagnoles, « profitent à d’autres pays ». « Dans les importations algériennes de divers produits, l’Italie se positionne pour occuper l’espace où l’Espagne n’est pas présente actuellement », a expliqué le chercheur au journal espagnol ABC.