La conjoncture économique mondiale est favorable à l'Algérie sur le plan macroéconomique. Les prix des hydrocarbures sont à un très bon niveau. Les recettes du pays sont appréciables. Les réserves de change sont également en hausse. Cependant, cette embellie n'a pas eu l'effet escompté sur l'inflation, qui reste élevée et inquiétante, selon les spécialistes dans le domaine. Cette inflation bat des records malgré le fait que le gouvernement a actionné le levier de change du dinar.
Cette inflation use les portefeuilles des Algériens. Les prix ont battu tous les records. Devant cette situation, la Banque d'Algérie a décidé d'agir. En effet, cette banque a pris de nouvelles mesures à travers son Comité des opérations de politique monétaire. C'est lors de la réunion du 13 avril, présidé par le gouverneur de la Banque d'Algérie Salah Eddine Taleb, que le sujet a été évoqué en plus des questions liées aux liquidités, à la croissance et au crédit.
Le communiqué de la Banque d'Algérie affirme que l'institution a pris des mesures pour juguler l'inflation. Il s'agit de l’augmentation d’un point de pourcentage du taux de réserve obligatoire pour le ramener à 3 % à compter du 15 avril 2023, et le renforcement des reprises de liquidité bilatérales pour le porter à 600 milliards de dinars. Des reprises qui avaient été introduites en septembre 2020. La Banque d'Algérie, à travers cette mesure, vise à « cibler les sources de l’excès de liquidité, potentiellement inflationnistes », affirme le communiqué de l'institution bancaire, qui explique que la liquidité bancaire ne cesse d’augmenter (de 1 996,41 milliards de dinars en fin décembre 2022 à 2 475,817 milliards de dinars en fin mars 2023). Le communiqué précise que cette augmentation est générée par l’augmentation des revenus des exportations et qu’elle n’est pas en adéquation avec les crédits à l’économie.
Cependant, ces mesures pourront être réévaluées par le comité qui assure reste vigilant sur ce plan. Il est « attentif » à l’évolution conjoncturelle et aux perspectives des indicateurs macroéconomiques, particulièrement celles liées à l’inflation et à l’inflation sous-jacente, souligne le communiqué de la Banque d’Algérie.