Une famille algérienne en France risque l'expulsion : Les associations organisent la solidarité

Femme - OQTF

Les obligations de quitter le territoire français (OQTF) sont suspendues comme de véritables épées de Damoclès sur de nombreux étrangers vivant en France. Ces dernières semaines, les procédures s'accélèrent et plusieurs Algériens sont touchés par ces OQTF. Des Algériens qui sont étudiants travailleurs et « bien intégrés ». C'est le cas d'une famille qui s'est installée à Berck dans le Pas-de-Calais.

L'histoire de cette famille aurait pu rester banale. Des Algériens qui ont quitté leur pays pour s'installer en France. Cependant, une OQTF les a propulsés au-devant de la scène. En effet, cette famille arrivée en France en 2016 s'est installée à Berck après un périple à Lyon. D'endroits à endroits, la famille a connu la galère. Sabri et Ouarda Messai, parents de 4 enfants, sont loin de vivre un conte de fées. Cependant, ils se sont investis pour refaire leur vie en France. Ils ont été contraints de partir et de tout quitter, indique Ouarda. « Nous étions menacés par des membres de la famille de mon mari en Algérie. Il a été blessé au couteau au niveau du poignet. Nous étions terrorisés à l’idée que quelque chose de plus grave nous arrive, nous avons tout quitté », explique-t-elle.

Pour légitimiser son droit de s'installer en France le mari affirme : « mon père a servi la France pendant la guerre d’Algérie. Il s’y est ensuite installé et a travaillé chez Citroën à Paris pendant de nombreuses années ». Cependant, ces explications n'ont été d'aucun apport pour la famille. L’administration française n'a pas été sensible à ces arguments et à d'autres. Elle a renouvelé pour la troisième fois, en juin 2022, une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Pourtant, cette famille s'est donnée à fond pour être régularisée. Les parents ont suivi en 2020 une formation diplômante de 70 heures pour bien maîtriser la langue française. Ils ont été également formés pour connaître les valeurs de la République, et le fonctionnement et les attentes de l’école. Ces parents se sont également investis dans le bénévolat. Le mari Sabri s’est impliqué avec le Secours populaire lors de la crise sanitaire, tandis que sa femme a fait du théâtre dans la troupe du FIAC.

Toutefois, vu leur situation irrégulière, les portes de l'emploi leur ont été fermées. Sans titre de séjour, ils n'ont pas été embauchés. Sans les « papiers », le couple ne pouvait même pas ouvrir de compte bancaire. Du côté de leur progéniture, également, tout est à leur faveur. Les enfants sont bien intégrés. Ils sont sérieux à l’école. Salah, 18 ans, est en bac pro optique. Son frère Aymen, 14 ans, est en 3e au collège. Ahmed, 9 ans, est en CE2 et la dernière Hazar, 4 ans et demi, en maternelle.

Cette affaire a fait réagir plusieurs associations, qui se sont mobilisées pour que la famille reste en France. Le Secours populaire et le Secours catholique s'activent et sollicitent de l'aide pour régler la situation. Ils ont contacté un député Philippe et également l’évêque d’Arras pour venir en aide au couple Sabri et Ouarda Messai et leurs enfants. Ils demandent au préfet du Pas-de-Calais de réétudier la situation de cette famille. Ces associations ont également lancé une pétition de soutien qui a déjà recueilli plus de 1100 signatures.

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