Le chef de la diplomatie espagnole aurait-il accusé l'Algérie d'ingérence ? (mise à jour)

Algérie - Espagne - ambassadeur - Relations économiques

Entre l'Algérie et l'Espagne, rien ne va. Le traité d'amitié liant ces deux pays est gelé. Les échanges commerciaux, hormis le gaz, sont également au point mort. La dégradation de ces relations diplomatiques fait suite au changement de position de l'Espagne sur la question du Sahara occidental. L'Espagne campe sur sa position, et l'Algérie persiste dans « ses sanctions », ce qui ne présage pas une amélioration du climat entre les deux pays.

C'est dans ce contexte conjugué à la montée des oppositions à la politique étrangère de l'Espagne, à l'occasion de la compagne électorale pour des élections dans ce royaume, que le chef de la diplomatie espagnole s'est exprimé sur cette question. En effet, dans une interview accordée au journal El Espagnol, José Manuel Albares a encore une fois remis la balle dans le camp algérien concernant la dégradation des relations entre les deux pays. « Ce que nous voulons de l'Algérie, c'est le respect mutuel et la non-ingérence dans nos affaires intérieures », a-t-il affirmé, en réitérant son accusation d'ingérence de l'Algérie dans les affaires internes de l'Espagne.

Le chef de la diplomatie espagnole a ajouté : « avec l'Algérie, nous voulons des relations basées sur l'amitié, car l'amitié c'est ce que le peuple espagnol a à l’endroit du peuple algérien », avant de parler de sa vision de l'avenir de ces relations. Se disant confiant, le ministre a déclaré que « le bénéfice mutuel, la non-ingérence dans les affaires intérieures et le respect mutuel. J'espère que le plus tôt possible cette amitié prévaudra entre nous, comme elle l’est avec tous nos voisins ».

Il faut dire que ces déclarations, qui parviennent dans un contexte de crise, ne feront que compliquer la situation entre les deux pays. La nouvelle position par rapport au dossier du Sahara occidental est à l'origine de la crise, ce qui a amené plusieurs personnalités et partis politiques en Espagne à appeler au retour à la position de neutralité du pays par rapport au dossier du Sahara occidental. D'ailleurs parmi les opposants au gouvernement actuel, le Parti Populaire a promis de revoir cette question. Même au sein de ce gouvernement, la ministre du Travail qui se présentera en concurrente au poste du président du gouvernement a également promis de revenir à la position traditionnelle de l'Espagne.

Mise à jour

Suite à la diffusion de cette information dans plusieurs médias, l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Fernando Moran, a tenu à apporter des éclaircissements. Le diplomate a tenu à démentir « de façon catégorique » les propos attribués au ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération du gouvernement d’Espagne, José Manuel Albares.

« Dans le but de nier radicalement et formellement que le ministre ait été l’auteur de cette affirmation, je reproduis les vrais propos de Albares, en date du 23 avril dernier, publiés dans le journal El Español : "avec l’Algérie, nous voulons exactement la même chose qu’avec tous nos voisins et avec tous les pays arabes. Je suis réuni avec le SG de la Ligue arabe et avec tous les ambassadeurs arabes. Des relations basées sur l’amitié, car l’amitié c’est ce que le peuple espagnol a envers le peuple algérien, et ce que le peuple algérien, -j’en suis sûr- a envers le peuple espagnol. Des relations basées sur les mêmes principes qu’avec nos voisins. Le bénéfice mutuel, la non-ingérence dans les affaires intérieures et le respect mutuel. J’espère que cette amitié prévaudra entre nous le plus tôt possible, tel que cela est le cas avec tous nos voisins », écrit l'ambassadeur avant de conclure : « il est clair, par conséquent, qu’à aucun moment le ministre des Affaires étrangères n’a accusé l’Algérie "d’ingérence", il a plutôt réitéré son souhait de maintenir avec ce pays les meilleures relations ».

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