La crise silencieuse entre la France et le Maroc n'arrange pas une bonne partie de la classe politique dans l'hexagone. Des courants politiques pro-marocains ne cessent de réclamer une solution à cette crise. Cette partie, qui est d'ailleurs récalcitrante au rapprochement entre Paris et Alger, met la pression sur le président français Emmanuel Macron.
En effet, ces alliés conjoncturels du président français à l'occasion du vote de la loi très controversée sur les retraites passent à l'offensive. Il s'agit des Républicains, qui seront d'une grande utilité à Emmanuel Macron pour le vote de la loi sur l'immigration. Ces Républicains (LR) savent qu'ils comptent dans la balance, et comptent capitaliser leur poids même sur le plan des relations étrangères.
Pour y arriver, ce parti politique annonce déjà la couleur. Il fait la jonction entre le report du vote sur la loi de l'immigration, annoncé par Élisabeth Borne, et une visite au Maroc. « Il n'existe pas de majorité pour voter un tel texte », affirme la Première ministre, qui a ajouté : « en m'entretenant avec les responsables des Républicains, ils doivent encore dégager une ligne commune entre le Sénat et l'Assemblée nationale [...] Aujourd'hui, ils n'y sont manifestement pas ».
En réaction à ce report, Éric Ciotti, l'homme fort des Républicains, a annoncé une visite au Maroc. Il sera accompagné d'une délégation de membres de son parti. Ainsi, les relations avec le Maroc entrent dans l'équation. Pour Éric Ciotti « ce déplacement réaffirme l'attachement de notre famille politique aux liens d'amitié qui unissent nos deux pays ». Rappelant que cette visite « s'inscrit dans la continuité d'une riche histoire entre le royaume chérifien et la famille gaulliste, marquée par le lien historique qui rapprocha le Général de Gaulle du roi Mohammed V, compagnon de la Libération ».
Le président du parti Les Républicains, réputé pour son attachement au Maroc, se rendra donc dans le royaume du 3 au 5 mai 2023. Il affirme travailler pour « une relation de fraternité et de responsabilité » avec le Maroc, avec qui il partage le « même souci d'assurer la stabilité autour de la Méditerranée ». « Un souci de sécurité et de progrès porté aujourd'hui avec ambition par le roi Mohammed VI, interlocuteur incontournable des enjeux méditerranéens », explique le communiqué de LR. Cette visite est également un message adressé à Emanuel Macron pour prendre des mesures d'apaisement avec le Maroc. En tout cas depuis longtemps, Les Républicains sont connus pour leur réciprocité avec le Maroc et leur hostilité envers l'Algérie.