Les observateurs de la scène politique s'accordent à dire que les relations diplomatiques entre la France et le Maroc traversent une période de crise. Plusieurs facteurs le confirment, malgré les déclarations qui vont à contresens, notamment du côté français. La dernière en date est celle de François Delmas, un porte-parole du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères.
En effet, en réponse à une question sur le crise latente entre la France et le Maroc, ce diplomate français est allé à contresens des constats des experts en relations internationales.
François Delmas a affirmé, le 7 avril, que la France entretient « un partenariat bilatéral d’exception » avec le Maroc. Se voulant rassurant, le porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a ajouté que « le travail et les contacts continuent naturellement entre les autorités marocaines et les autorités françaises ».
Allant plus loin dans son optimisme, Delmas affirme que « le président de la République, comme la ministre (Catherine Colonna, chef de la diplomatie française, NDLR) ont rappelé leur volonté d’avancer avec le Maroc ».
Cependant, il faut souligner que ce n'est pas la première fois que les responsables français se sont montrés rassurants sur la situation entre les deux pays, même si réellement, le froid s'est installé depuis plusieurs mois.
Le froid s'est installé entre la France et le Maroc
Au début du mois de mars, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a réaffirmé son attachement à « pratiquer » l’apaisement entre le Maroc et la France, dont les relations diplomatiques sont, depuis plusieurs mois, tendues. Un apaisement qui ne peut être pratiqué qu'en cas de tensions. Cette ministre reconnaît donc indirectement que les deux pays traversent une période de froid.
Pour remettre dans leur contexte les propos de la ministre, il faut rappeler que c'était en rapport avec les propos publiés dans le journal Jeune Afrique qui a cité une source officielle marocaine en réaction au discours du président français du 27 février.
Macron avait déclaré : « ma volonté est vraiment d’avancer avec le Maroc. Sa Majesté le Roi le sait. Nous avons eu plusieurs discussions. Les relations personnelles sont amicales et elles le demeureront ». De leur côté, les Marocains affirment, selon Jeune Afrique, que « les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée »1.
