Marocgate : Des personnalités algériennes ont aussi été victime d'espionnage

Maroc Gate

L'affaire de corruption au parlement européen ne cesse d'occuper l'espace médiatique. Les révélations se succèdent et montrent l'étendue de ce scandale, qui est un mélange de corruption et également d'espionnage. Les députés européens ne sont donc pas les seuls concernés par cette affaire. D'après le journal français JDD, des personnalités algériennes ont également été espionnées lors de leurs passages dans des aéroports français.

Le responsable de cette opération d'espionnage est décrit par le journal comme un personnage très discret. Il s'agit Mohamed Bellahrach, né le 7 juin 1964 à Nador, au Maroc. Le journal français affirme dans son enquête que ce personnage est enregistré sous le nom de code M118, au sein de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service marocain de renseignement extérieur et du contre-espionnage. Il est au centre du scandale qui a secoué le parlement européen depuis la fin de l'année 2022.

Cependant, les activités de cet espion ne s'arrêtent par au parlement européen. Selon le JDD, il était établi en France depuis 2016, juste après les attentats qui ont eu lieu dans l'hexagone. C'est dans ce contexte qu'un capitaine de la police française du nom de Charles D., en poste à l’aéroport d’Orly, glisse alors des dizaines de fiches S (pour « atteinte à la sûreté de l’État ») entre les mains du patron franco-­marocain d’une société de sécurité privée, Driss A. Ce dernier était chargé de la surveillance des passagers et des bagages.

Des documents confidentiels sur des ressortissants marocains pour la plupart liés à la mouvance islamiste sont ensuite remis à l'espion qui porte le code M118. En une année entre 100 et 200 fiches S sont donc transmises au Maroc. Cette opération ne concerne cependant pas les Marocains seulement. Le journal français révèle que les voyages de hauts dignitaires algériens et celui d’un agent sportif sont également signalés aux autorités marocaines. Cette opération a été rendue possible, moyennant trois séjours au Maroc aux frais du roi, hôtel et vols inclus, et le versement de quelques milliers d’euros à destination du policier français.

L'avocate du policier français Charles D., radié des rangs de la police entre temps, affirme que son client est « une marionnette, quelqu’un d’un peu faible d’esprit, facile à manipuler, convaincu d’être un héros et qui pensait vraiment agir dans l’intérêt supérieur de la France et lutter contre des terroristes ».
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