Le Conseil de l'Europe demande à l'Espagne de suspendre sa coopération avec le Maroc

Drapeaux du Maroc et de l'Espagne

Depuis le 24 juin, date du drame qui a couté la vie à 24 migrants lors d'un assaut aux frontières entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla, les ONG ainsi que les institutions internationales ne cessent d'interpeler le Maroc et l'Espagne, considérées responsables dans ce drame. Ce mercredi 10 mai, c'est au tour du Conseil de l'Europe de réagir fermement. 

En effet, ce conseil a exhorté l'Espagne à revoir la coopération avec le Maroc en matière de contrôle des frontières. Il explique que la gravité de ce qui s'est passé lors de l'assaut massif par-dessus la clôture de Melilla, le 24 juin, ne doit pas passer sans sanctions.  Le conseil de l'Europe appelle donc l'Espagne à suspendre toutes les activités communes qui conduisent aux violations des droits de l'Homme.

Ainsi, le rapport publié ce 10 mai souligne que la commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, fait un constat sans concession. Un constat qui met en avant les atteintes aux droits des réfugiés. Dunja Mijatovic appelle l'Espagne à un  changement radical dans la gestion de l'immigration, en particulier dans les enclaves de Melilla et Ceuta. Elle demande aux autorités espagnoles de maitriser leurs forces de l'ordre afin qu'elles agissent conformément aux normes internationales des droits de l'Homme lors de la détention d'immigrants aux frontières de Ceuta et Melilla.

Le rapport du conseil de l'Europe insiste particulièrement sur « l'obligation absolue » de garantir que toute personne ayant été sous sa juridiction, une fois expulsée, ne soit pas maltraitée, torturée ou mise en danger de vie. Et cela même s'ils ont tenté de franchir la frontière en sautant par-dessus la clôture ou en violant les voies d'entrée régulière sur le territoire espagnol. Ce conseil accuse ainsi implicitement le Maroc d'avoir mal traité des réfugiés expulsés de l'Espagne, comme l'ont signalé de nombreuses ONG.

La commissaire, qui a évoqué le drame du 24 juin, assure qu'il existe des « rapports concordants » qui prouvent que le Maroc a usé contre eux de violence, qu'ils ont été victimes de maltraitance grave et que « les autorités espagnoles le savent ou devraient le savoir ».

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