Le Parlement européen vient de voter une résolution très critique envers l'Algérie. Il a exprimé ses préoccupations et ses recommandations. Cette résolution a été rejetée par le Conseil de la Nation, l'Assemblée nationale, ainsi que certaines organisations. Elle parvient à un peu plus d'un mois de la visite prévue d'Abdelmadjid Tebboune en France. Une visite désormais entourée de doute en raison de cette résolution.
Ainsi, après quelques jours de la dissipation des nuages dans les relations algéro-françaises, la résolution du Parlement européen risque de replonger les deux pays dans la crise. En effet, même si les premières réactions sur cette résolution s'adressent au Parlement européen, la France pourra être dans le collimateur algérien dans les prochains jours. Cette résolution pourrait avoir déclenché l'ire d'Alger étant donné que les eurodéputés du mouvement Renaissance du président français Emmanuel Macron font partie de ceux qui ont appelé les « autorités algériennes à respecter et à promouvoir les libertés fondamentales, en particulier la liberté des médias, consacrée à l’article 54 de la Constitution algérienne ».
Pour Alger, c'est inadmissible ; le parlement européen s'immisce dans les affaires internes. Le président français, par l'intermédiaire des eurodéputés de son mouvement, est complice dans ce qui est considéré par l'Algérie comme une machination. Ainsi, comme lors des précédentes résolutions de ce parlement, l'Algérie va sûrement réagir d'une manière forte. Les relations algéro-françaises pourraient en payer le prix.
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Ainsi, après la brouille qui a commencé le 9 février à la suite de l'affaire « Amira Bouraoui »1, l'Algérie et la France reprendront leurs relations en dents de scie. Cependant, pour sauver les meubles, il faut s'attendre – comme se fut le cas avec le Maroc – à ce qu'Emmanuel Macron se désengage de cette résolution. Dans les prochains jours, la diplomatie française devra multiplier les déclarations d'apaisement pour calmer Alger et sauver des accords de coopérations attendus depuis la visite de Macron en Algérie.
Emmanuel Macron va donc essayer de calmer les esprits. D'un autre côté, Alger ne badine pas avec ce genre de résolutions. La question de souveraineté passe avant tout. Cette résolution ne passera pas sans conséquences. Pour l'instant, les observateurs attendent la réaction du gouvernement et également ses décisions pour répondre à l'Europe.