Les grands groupes médiatiques sont confrontés à un problème majeur : le piratage de leurs programmes, en particulier les événements sportifs, par le biais de sites de streaming illégaux exploitant la technologie IPTV. Ainsi, ils mènent une lutte acharnée contre ces contrevenants qui leur causent d'importantes pertes financières. Il est à noter que de nombreux Algériens résidant en France utilisent également l'IPTV pour accéder aux chaînes de Canal+ et de beIN SPORTS sans s'acquitter des frais d'abonnement requis.
Malheureusement, pour ces groupes média qui se présentent comme les ayants droit, ils viennent de recevoir une mauvaise nouvelle de la Commission européenne. Cette dernière a été destinataire d'une réclamation de ces ayants droit qui revendiquaient une acte fort contre les piratages des programmes TV, à l'image d'une directive contraignante.
L'IPTV « sauvée » par la Commission européenne ?
La Commission européenne a donc fait savoir aux groupes média contestataires qu'elle n'avait pas l'intention de mettre en place une nouvelle législation pour lutter contre le piratage en ligne des sports via les IPTV. Elle semble privilégier une sorte de « boîte à outils » pour lutter contre les flux illégaux, conformément à la législation existante. Les ayants droit sont très déçus par cette nouvelle qui n'a pas encore été rendue publique officiellement.
Même si la législation existante est jugée insuffisante par les ayants droit, elle a tout de même réussi à fermer plusieurs plateformes streaming fonctionnant via l'IPTV. Que ce soit en France ou dans d'autres pays sur le continent européen. C'est ce qui fait peur d'ailleurs à de nombreux ressortissants algériens en France, notamment ceux qui utilisent les boîtiers IPTV pour pouvoir pirater les programmes sportifs de Canal+ et de beIN SPORTS, ainsi que les chaînes de la TNT française. Beaucoup se débrouillent pour acquérir des boîtiers en Algérie et les utiliser en France, mais il y aura peut-être des actions futures qui vont stopper les IPTV, y compris en Algérie.
Des actions sont menées en Europe et en Afrique contre l'IPTV
En fait, le groupe médiatique français Canal+ ne se contente pas de lutter contre les piratages via les IPTV sur le vieux continent. De temps en temps, son action est dirigée vers l'Afrique, où ce piratage est légion en toute impunité. Plusieurs actions ont d'ailleurs été menées avec succès au Maroc, notamment celle qui a pu en finir avec l’IPTV Electro TV Sat comptant un public fidèle de 90'000 visiteurs par mois. En payant 100 euros par an, le public avait accès à 6000 chaînes et 200'000 films et séries.
Il faut savoir que ces actions sont menées par l'Alliance pour la créativité et le divertissement (ACE), mise en place par de nombreux groupes médiatiques victimes de ces piratages. Les actions sont groupées, mais cela n'empêche pas les groupes média d'agir en solo. C'est le cas de Canal+ dont l'antenne au Gabon tente d'agir en impliquant le gouvernement.
Au Gabon, l'IPTV tient bon
En effet, Canal+ Gabon multiplie les rencontres avec les autorités gabonaises pour trouver des solutions à l’implantation de la technologie IPTV faisant perdre des clients au groupe médiatique français dans le pays et sur le continent africain. Les responsables tentent de discréditer les sites utilisant la technologie IPTV aux yeux des autorités, notamment en matière de création d'emploi et de richesse, les qualifiant même d'arnaqueurs.
Mais les Gabonais ne bronchent pas vraiment, puisqu'ils estiment que l'IPTV leur permet de suivre des programmes TV intéressants à moindre frais. « À Canal, on paie en moyenne 246'000 XAF (franc CFA) en une année pour un abonnement de 20'500 XAF/mois. Alors que l'IPTV, c'est 35'000 XAF (environ 50 €) pour 12 mois d’abonnement avec le plus de programmes TV possibles. Qui est l’arnaqueur ? Qui est arnaqué ? » a rétorqué l'un des nombreux internautes qui ont commenté l'information.
La guerre contre les IPTV atteindra-t-elle l'Algérie ?
Il est utile de se poser la question sur les nombreux Algériens qui utilisent les boîtiers ou les applications IPTV en Algérie. Y aura-t-il une offensive comme celles menées au Maroc et au Gabon pour faire cesser le piratage des programmes TV via les sites de streaming ? Rien ne dit que ce ne sera pas le cas, d'autant plus que le piratage en Algérie ne manque pas de se répercuter sur l'activité en France, même, puisque des Algériens « exportent » ces boîtiers IPTV vers l'Hexagone pour s'adonner au piratage que Canal+ combat depuis quelques années. Au bled, un an d'abonnement avec ces « démos IPTV » coûte 17 €, alors que le démodulateur lui-même ne coûte que 15 € et est vendu dans les magasins avec un accès offert de 3 mois.
Enfin, il importe de relever qu'en Algérie, il y a des plateformes qui utilisent la technologie IPTV permettant aux abonnés de capter des chaînes TV proposant des programmes pas très accessibles, notamment ceux de beIN SPORTS. C'est que les Algériens aiment et le foot et la Ligue des champions d'Europe et certaines plateformes d'IPTV, comme Yacine TV, Iron TV et Green TV, proposent ce genre de programmes à des prix dérisoires comparés à ceux proposés par les groupes médiatiques concernés, ou même gratuitement pour certaines.