Maïwenn, la réalisatrice française qui clame son amour pour l'Algérie

Maïwenn

Les Algériens ne la connaissent pas bien, ou disons qu'ils sont rares ceux qui la connaissent. Pourtant, elle les aime, elle aime l'Algérie et ne rate jamais l'occasion de le dire. Elle, c'est Maïwenn, une réalisatrice française qui a pris la nationalité algérienne en hommage à ses grands-parents avec lesquels elle a eu une relation fusionnelle.

Cette femme, c'est Maïwenn Aurélia Nedjma Le Besco, plus connue sous le nom de Maïwenn. Elle est une réalisatrice, scénariste, actrice, chanteuse et productrice désormais franco-algérienne qui ne rate pas une occasion de dire son amour pour l'Algérie, « toujours dans le cœur ». Elle fait la Une de la presse ces derniers jours, car son dernier film, Jeanne du Barry, a ouvert en grande pompe le 76e Festival de Cannes le 16 mai dernier.

Il faut dire que l'histoire de Maïwenn est quelque peu atypique. Elle était très proche de ses grands-parents. Dans une émission de Canal+, elle n'a pas manqué de clamer son amour pour l'Algérie. « À Alger, en Algérie d’ailleurs tout court, je me sens chez moi, parce que les caractères des Algériens, leur amour, leur intégrité, leur dignité, c’est mon enfance, c’est ma famille, et puis c’est le bon côté de ma famille surtout », a-t-elle fait savoir, non sans rappeler qu'elle porte également le prénom de « Nedjma » qu'elle dit préférer à Maïwenn.

Maïwenn a acquis la nationalité algérienne en hommage à ses grands-parents

Dans un entretien, elle a donné les raisons de sa décision de prendre la nationalité algérienne. Et là, le lien avec ses grands-parents qu'elle chérissait est bien établi. Surtout qu'avec ses propres parents, elle avait des relations très compliquées, eux qui voulaient déjà lui faire croire que la question des origines n'avait aucune importance dans la vie d'une personne, histoire de l'éloigner de l'Algérie.

« C’est parce que mes grands-parents, qui m’ont construite, revendiquaient leurs origines, mais qu’ensuite mes parents ont voulu me faire oublier l’Algérie, me faire croire que ce n’était qu’un détail de ma vie. J’ai voulu prendre la nationalité algérienne pour mes grands-parents. Je pense qu’on peut épouser un pays comme on se marie à un homme ou une femme », a-t-elle soutenu dans une interview accordée à la Nouvelle République.

L'Algérie comme source d'amour « inépuisable »

Selon un récit publié sur le site Internet de BeurFM, il y a des aspects autobiographiques flagrants dans l'un des films de Maïwenn, marqué par l'influence de son grand-père algérien. ADN raconte un peu l'histoire de sa vie, notamment la perte de son grand-père et les divergences familiales qui ont surgi après ce décès qui semble avoir marqué l'actrice franco-algérienne. Cette perte a été cruelle pour Maïwenn et c'est après cela qu'elle a entrepris une quête identitaire qui l'a menée vers l'obtention de la nationalité algérienne.

« Pour moi, l'Algérie c'est plein de choses : c'est une source d'amour inépuisable, c'est mon enfance… C'est ma madeleine de Proust », a tenu à dire la réalisatrice franco-algérienne, qui n'a pas manqué, cependant, mais en vain, de signaler que le film ADN n'était pas un film sur l'Algérie. Il y a dans son film, réalisé en 2020, des éléments qui ne trompent pas : une chanson d'Idir, un personnage du roman de Kateb Yacine et une affiche montrant Maïwenn au milieu d'une manifestation du Hirak en Algérie.

L'influence indéniable de l'Algérie sur ce long-métrage réalisé par l'actrice et réalisatrice franco-algérienne ne peut être cachée. Il est clair que ce film est un réel hommage à ses origines algériennes et une tentative magistrale d'aller vers une meilleure compréhension d'elle-même.

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