Le patrimoine algérien a été dilapidé pendant la période de la colonisation française. Des œuvres artistiques, des pièces importantes du patrimoine et des archives se sont retrouvées dans les capitales occidentales. L'Algérie compte récupérer au moins une partie de ce patrimoine qui fait le prestige de grands musées. C'est dans cette dynamique qu'un pistolet algérien datant de la période de l’Empire ottoman (XVIIIe siècle) a été récupéré le 23 mai par l’Ambassade d’Algérie à Londres.
Ainsi, ce « pistolet de holster à silex incrusté de corail ottoman », une pièce rare, revient à la « maison ». C'est une œuvre incrustée de corail avec étui à silex. Le pistolet est long de 61 cm. Il a été réalisé par l’armurier algérien Muhammad Amziyan Al-Mawhub. Cette pièce, qui remonte à la période où l'Algérie était sous domination ottomane, est composée d'un canon en acier orné de bandes ciselées sur toute sa longueur, maintenu par trois bandes en argent. La platine et le chien sont incrustés de laiton sculpté avec des entrelacs végétaux. La crosse et la crosse de pistolet sont incrustées d'argent et ornées de pièces ovoïdes de corail rouge (corallium rubrum) formant des fleurs et des vrilles. La détente est de style foliacé, et les embouts de la garde de détente portent des inscriptions. La baguette de nettoyage est dotée d'un embout en os.
Il faut souligner que ce pistolet était présenté à la vente par la maison d’enchères londonienne Bonhams durant la vente « Islamic and Indian art ». Ce genre d'armes à feu est fabriqué principalement pour être offert comme cadeau diplomatique sous le règne de Hammouda Ibn Ali, Bey de Tunis (1759-1814).
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Encore une fois, la mobilisation de la communauté algérienne à l'étranger a pu sauver un élément historique. En effet, dès l’annonce de sa mise aux enchères, de nombreux Algériens à l'étranger ont alerté l’Ambassade sur le risque que cette arme soie perdue. Ils ont également exprimé leur disponibilité à acquérir la pièce afin qu’elle soit restituée à l'Algérie. À la suite de ces alertes, l’Ambassade d’Algérie à Londres est intervenue pour acquérir le pistolet. Celui-ci s'ajoutera au manuscrit de l'émir Abdelkader récupéré récemment en France.