Elles s'appellent Sebta et Melilla et font partie du territoire marocain. C'est ainsi que le Maroc parle des deux enclaves administrées par l'Espagne. Elles sont en Afrique, mais s'appellent Ceuta et Melilla et sont les frontières entre l'Union européenne et le Maroc. C'est ainsi que les appellent les Européens et les Espagnols qui n'acceptent aucune remise en cause de l'appartenance à l'Espagne de ces deux villes autonomes.
Ce dossier est le principal point de discorde entre l'Espagne et le Maroc, dont les relations se sont considérablement réchauffées ces derniers mois. Cette question est tranchée, considèrent les Espagnols. Ce pays considère l'attitude marocaine comme inamicale. « Ce n'est pas le comportement de respect et de subtilité qu’on attend d'un pays qui reçoit beaucoup d'aide » de l'Union européenne, considère-t-on en Europe.
La marocanité de Ceuta et Melilla revient au-devant de la scène
Le dossier des deux enclaves espagnoles occupe une nouvelle fois le champ médiatique et politique à la suite des déclarations du vice-président de la Commission européenne chargée de la Migration, Margaritis Schinas. Ce dernier a accusé, lors de sa participation à un forum européen sur la sécurité et la défense à Bruxelles, le Maroc de recourir aux « menaces hybrides » et d’utiliser les immigrés comme « une arme »1. Dans son intervention, Margaritis Schinas a parlé des enclaves espagnoles et de la façon dont est gérée l'immigration à partir de ces deux villes autonomes.
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Le Maroc a vivement réagi à ces déclarations et les considère comme hostiles. Des médias espagnols révèlent d'ailleurs que le ministère des Affaires étrangères a adressé à la Commission européenne une lettre de protestation. Dans cette lettre, le Maroc revendique la marocanité de ces enclaves. Cependant, cette revendication marocaine n'a pas été du goût de l'Espagne. Ce pays considère le sujet comme clos à la suite des accords signés avec le Maroc et le revirement de position par rapport au dossier du Sahara occidental.
Ce sont peut-être la les prémices d'une nouvelle crise entre le Maroc et l'Espagne en cette année qui sera marquée par des élections dans le Royaume ibérique. Le gouvernement espagnol, qui fait la promotion des cette amitié renforcée avec le Maroc, se trouve dans l'obligation de rappeler que les déclarations marocaines sont contradictoires avec l'accord signé le 2 février à l’issue de la conclusion à Rabat de la 12e Réunion de haut niveau Maroc-Espagne. « Le respect mutuel et la mise en œuvre des engagements et des accords signés par les deux parties, dans lesquels les questions d'intérêt commun sont abordées dans un esprit de confiance, loin des actions unilatérales ou des faits accomplis », stipule la déclaration commune. Le Maroc met donc son allié Pedro Sánchez dans l'embarras.