Comment Al Qaida a échoué dans la récupération du Hirak (Rapport)

L'Algérie a traversé une période de terrorisme appelée communément la Décennie noire. Cette époque, qui a débuté avec l'arrêt du processus électoral en 1992, a vu le déchaînement de la violence de groupes islamiques armés. Le GIA (groupe islamique armé), MIA (Mouvement islamique armé) et l'AIS (Armée islamique du salut) ont semé la terreur dans le pays pendant une décennie. Des citoyens lambda, des militaires, membres de services de sécurités, des femmes, vielles, enfants ont été froidement assassinés par ces groupes.

Cette période dépassée, les tenants de cette idéologie n'ont jamais cessé. Vaincus militairement, les djihadistes ont de tout temps tenté de continuer à exister idéologiquement dans la société. Comme des champignons, ils ne cessent de vouloir se greffer aux mouvements de contestations afin de les orienter vers l'instauration du projet obscurantiste en Algérie. C'est le cas pendant le mouvement de contestation qui a débuté en 2019, appelé « Hirak ».

Le journal El Watan revient sur ces tentatives en se basant sur un rapport préparé par Sammie Wicks et Meili Criezis pour le Centre international de lutte contre le terrorisme (ICCT). Ce rapport, publié en 2022, met en avant les méthodes utilisées par les djihadistes d'Al-Qaida (AQ) et d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) pour récupérer le Hirak et l'orienter. Al-Qaida a donc essayé de noyauter ce mouvement par ses idées extrémistes, mais également par l'usage de la violence comme unique moyen de changer le système en Algérie.

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Al-Qaida a échoué dans la récupération du Hirak

Cependant, ce rapport souligne que cette organisation djihadiste a échoué dans son projet. En effet, ce document riche d'une trentaine de pages explique cet échec cuisant de la nébuleuse islamiste. Les auteurs constatent que ces groupes ont essayé d'aligner leurs récits avec le Hirak, ou plutôt d'aligner le Hirak sur leurs récits. Toutefois, ces tentatives se sont avérées vaines.

En essayant de donner à ce mouvement de contestation une vision religieuse, AQ et AQMI sont passées à côté du mouvement. Ces tentatives de coopter le Hirak ont largement échoué, affirme ce document qui explique que les manifestants n'ont pas montré de désir de remplacer le système de gouvernance actuel par un système fondé sur la charia, la loi islamique.

Le rapport constate, pour illustrer l'échec de la stratégie des djihadistes, que pendant ce mouvement populaire, il n'y a pas eu d'augmentation des attaques terroristes réussies ou déjouées dans le pays. Le Centre international de lutte contre le terrorisme conclut dans ce rapport avec l'importance des recherches sur la manière dont les groupes terroristes tentent de s'ingérer dans des populations plus larges, de coopter des mouvements sociaux et d'adapter leur rhétorique à une variété de publics cibles. Pour cette organisation, de telles recherches peuvent aider à renforcer la résilience face aux extrémistes violents et à mettre en œuvre de meilleures politiques axées sur la contre-narration.


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