L'immigration est un phénomène qui déchaîne les passions en France. Les débats sont houleux et une partie de la classe politique stigmatise les immigrés qui sont pour ce courant politique la cause de tous les problèmes de l'Hexagone. Ces politiciens veulent à nouveau légiférer pour durcir les conditions d'accueil. D'un autre côté, une partie de la classe politique est reconnaissante à ces étrangers qui ont contribué au « rayonnement » de la France.
Pour mettre en évidence cet apport, le Musée de l'immigration a rouvert ses portes à Paris, dans le palais de la Porte-Dorée, après 3 ans de fermeture. Il a pour mission d'éclairer l'opinion sur cette immigration et surtout de revisiter l'histoire de l'immigration sous un angle plus humain. Attaqués de toute part, les immigrés subissent les stigmatisations des courants politiques populistes vivant un « mal identitaire » dans un contexte de tiraillements et de luttes idéologiques.
L'histoire commune entre les « locaux » et les étrangers
Ce musée présente donc l’histoire commune qui lie les immigrés et la société française. Il met en évidence d'« autres vérités » que celles qui ont le vent en poupe ces derniers temps et met en avant les différents apports de ces communautés issues d’ailleurs, mais qui représentent désormais un tiers de la population française1.
L’exposition mise en place dans ce cadre relatera cette histoire dans un ordre chronologique. Il s'agit de 11 grandes dates, qui vont de 1685 à ce jour. Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte Dore, qui abrite le Musée national de l’histoire de l’immigration, explique que « l'immigration fait partie intégrante de l'histoire de la France, d'une histoire commune. À chacune de ces dates, on va poser […] la place qu’ont eue les étrangers et la manière dont ils ont fait l’Histoire de France ». Elle ajoute que cette démarche est « justifiée par le fait qu’aujourd’hui, un Français sur trois est immigré, enfant d’immigré ou petit-enfant d’immigré »2.
De son côté, Marianne Amar, l’une des commissaires scientifiques du musée, indique que l’histoire que racontera ce musée sera étalée dans toute sa complexité. Plus en détail, ce lieu rassemblera le récit des gens qui étaient déjà là (les Français) et celui de deux qui sont arrivés plus tard (les migrants). Il s’agit de « tisser ensemble ces deux histoires » qui n’avancent pas de façon parallèle, mais « ensemble », ajoute Marianne Amar.
La réouverture de ce musée a eu lieu dans un contexte particulier en France. L'immigration est considérée comme un fléau à combattre par certains acteurs de la vie politique française.
En France, un tiers de la population est originaire de l'immigration ↩
39 % des jeunes Français ont un lien avec la colonisation et la Guerre d'Algérie ↩