C'est dans un climat peu favorable aux étrangers en France que l'affaire concernant « le fichage » par la police des élèves musulmans qui se sont absentés lors de l'Aïd el-Fitr continue d'occuper l'espace politique et médiatique. En effet, l'information selon laquelle des établissements scolaires à Toulouse et à Montpelier ont reçu une demande d’estimation d’absentéisme le jour de l’Aïd-el-Fitr a scandalisé des associations ainsi que de nombreux politiciens dans l'Hexagone.
Deux mois après que l'information ait été rendue publique, certaines associations ne lâchent toujours pas l'affaire. C'est le cas de l’association Action droits des musulmans (ADM) qui compte demander des comptes aux responsables du « fichage » des élèves musulmans. L'ADM a porté plainte contre X, le 16 juin, pour « discrimination ». L'un des avocats de cette association, Vincent Brengarth, a affirmé selon l'AFP que « ces agissements ont pour effet de stigmatiser les enfants de confession musulmane ».
L'association a également mis à l'index le droit des personnes à l'anonymat. La plainte concerne également les « atteintes aux droits de la personne résultant des fichiers ou des traitements informatiques ». Avec cette plainte, l'association ADM souhaite faire la lumière « sur les informations qui ont été effectivement collectées et sur l’utilisation finale qui devait en être faite ». Elle veut également situer les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire. « La justice a un rôle primordial à jouer pour qu’il y ait un rétablissement de ligne rouge », estime l'avocat de l'association concernant la collecte de données liées à une appartenance religieuse.
Pour revenir à cette affaire qui a été à l'origine d'une grande polémique en France, il faut rappeler que les faits se sont produits à la fin du mois d'avril dernier. Les médias français ont révélé que des établissements scolaires à Toulouse et à Montpelier ont reçu une demande d’estimation d’absentéisme le jour de l'Aïd el-Fitr. « À la demande des services de renseignements et pour effectuer un bilan sur cette journée, nous vous sollicitons pour connaître le taux d’absentéisme le vendredi 21 avril, lors de la fête de l’Aïd. Merci de nous faire un retour rapidement », peut-on lire dans l'email envoyé par les services de sécurité à une centaine d’établissements de Toulouse.