Angleterre : La nouvelle loi sur l'immigration critiquée par l'ONU

Parlement anglais et britannique. House of Lords

Le Parlement britannique a adopté mardi une nouvelle loi sur l'immigration. D'après le texte, les migrants arrivés de manière illégale sur le territoire britannique ne pourront plus demander l'asile dans le pays. Une loi critiquée par l'ONU, qui la juge en contradiction avec le droit international sur les réfugiés.

Resté bloqué des semaines au Parlement, le nouveau projet de loi sur l’immigration a finalement été adopté par les députés dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 juillet. Ce nouveau texte empêche les migrants arrivés de manière illégale sur le territoire britannique de demander l'asile dans le pays. Le gouvernement veut de plus que les migrants, après avoir été placés en détention, soient rapidement expulsés.

À travers cette loi, l’Angleterre veut à tout prix mettre fin au déferlement des migrants clandestins sur son territoire. En mars dernier, une enveloppe de 500 millions d’euros a même été versée par Londres à Paris pour militariser davantage la frontière française, notamment dans la région de Calais et Grande-Synthe. Le gouvernement britannique avait également signé un accord controversé avec son homologue du Rwanda en vue d’expulser des migrants clandestins de l’Angleterre vers ce pays d’Afrique.

Angleterre : La nouvelle loi sur l’immigration suscite l’inquiétude de l’ONU

Le nouveau texte sur l’immigration a suscité de nombreuses critiques au Royaume-Uni et de la part d'organisations internationales. Le texte, qui doit encore être validé par le roi Charles III, est jugé « en contradiction » avec les obligations du Royaume-Uni au regard du droit international relatif aux droits de l'homme et aux réfugiés, ont affirmé les chefs des agences de l'ONU en charge de ces deux sujets, Volker Türk et Filippo Grandi, dans un communiqué publié hier mardi.

Ce texte aura « de profondes conséquences pour les personnes ayant besoin d'une protection internationale », selon les deux responsables de l’ONU. « Depuis des décennies, le Royaume-Uni offre un refuge à ceux qui en ont besoin, conformément à ses obligations internationales », mais la nouvelle législation « érode considérablement le cadre juridique qui a protégé tant de personnes, exposant les réfugiés à de graves risques en violation du droit international », indique Filippo Grandi.

« En plus de soulever de très sérieuses préoccupations juridiques d'un point de vue international, ce projet de loi crée un précédent inquiétant », critique pour sa part Volker Türk. Ce responsable à l’ONU craint que « d'autres pays, y compris en Europe, soient tentés de suivre le modèle britannique ». Il appelle le gouvernement du Premier ministre conservateur Rishi Sunak à « renouveler son engagement en faveur des droits humains en annulant cette loi et en veillant à ce que les droits de tous les migrants, réfugiés et demandeurs d'asile soient respectés, protégés et appliqués, sans discrimination ».

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