L'Algérie, comme tout le pourtour méditerranéen, est frappée de plein fouet par la sécheresse. Le pays est classé à la 29e place sur un total de 44 pays exposés à un très grave stress hydrique. Cette situation a impacté la production agricole nationale, notamment en ce qui concerne le blé. Le pays importera donc une plus grande quantité de blé à l'avenir, alors que les prix commencent à augmenter en raison du retrait russe de l'initiative céréalière de la mer Noire.
Ainsi, les importations de blé de l’Algérie pour la saison 2023/2024 s’annoncent en hausse. Les prévisions sont confirmées dans une mise à jour du Département américain de l’agriculture (USDA) publiée ce mois de juillet. Pour la saison 2023/2024, l'Algérie devra importer pas moins de 8,7 millions de tonnes. Il s'agit d'une nette augmentation d’environ 1,2 million de tonnes par rapport à l’année précédente.
Le Département américain de l’agriculture prévoit en parallèle de l'augmentation des exportations une nette baisse de la production algérienne. En effet, la production attendue devra atteindre 2,7 millions de tonnes, soit près de 600'000 tonnes de moins que la saison précédente.
La sécheresse est passée par là. Les zones de culture non irriguées sont durement impactées et les rendements par hectare devront être de l'ordre de 1,3 tonne contre 1,5 tonne en 2022, affirme l’USDA. Ce département évalue la consommation annuelle moyenne de l’Algérie en blé à 11 millions de tonnes. L'Algérie arrive juste après l’Égypte dans la région MENA.
Il faut dire que le déficit pluviométrique et les vagues de chaleur ont lourdement impacté la filière céréalière, non seulement en Algérie, mais dans l’ensemble des régions de l’Afrique du Nord. Ainsi, les changements climatiques ne font qu’accentuer le recul de la pluviométrie.
Ce manque de production intervient au moment les prix du blé augmentent sur les marchés internationaux. Ces marchés ont été impactés par l'annonce de la Russie de la suspension de l'application de l'accord sur les céréales en mer Noire signé il y a une année. Une suspension qui a un impact sur l'alimentation dans le monde, notamment en raison de la sécheresse actuelle dans plusieurs pays. Les pays importateurs de blé, tels que l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, subiront donc de plein fouet une nouvelle crise alimentaire. Cependant, pour l'Algérie, la forte augmentation de sa rente gazière et pétrolière devrait permettre de faire face à la hausse de la facture de blé.