Le rappeur franco-congolais Gims a décidé d'annuler son concert prévu le 11 août prochain dans la ville tunisienne de Djerba. Maître Gims a fait l'annonce dimanche soir dans une story sur Instagram en justifiant sa décision par la situation des migrants subsahariens en Tunisie.
Gims ne chantera pas en Tunisie, comme il était prévu en ce mois d'août. Dimanche 30 juillet, le chanteur très apprécié en France, mais aussi un peu partout en Afrique, a pris la parole sur son compte Instagram pour s'expliquer sur cette annulation, invoquant un motif éminemment politique. « Des enfants, des femmes, des hommes, expulsés de la Tunisie vers la Libye, vivent dans des conditions inhumaines. Je ne peux maintenir ma venue en Tunisie prévue le 11 août prochain. Je ne sais pas où sont les solutions. Mais cette détresse extrême est insoutenable », a-t-il écrit sur sa story Instagram.
🚨GIMS décide d'annuler son concert prévu en Tunisie en soutien aux migrants victimes de traitements inhumains !
— RapFrActus 🟡 (@RapFrActus) July 30, 2023
Depuis plusieurs mois, des milliers de migrants subsahariens vivent le calvaire en Tunisie. En mars 2023, le président tunisien Kaïs Saïed a tenu des propos jugés raciste par une partie des Tunisiens, mais surtout par une grande partie des institutions et ONG internationales. Ces propos ont entraîné une vague de violences racistes dans le pays. Depuis, les choses se sont empirées avec le déclenchement de violents accrochages entre les habitants et les migrants subsahariens dans plusieurs villes tunisiennes.
Tunisie : Des centaines de migrants subsahariens abandonnés dans le désert
Plusieurs centaines de migrants subsahariens ont été chassés par les habitants de certaines villes tunisiennes telles que Sfax et Gafsa. Devant cette chasse aux migrants, ces derniers, dont la majorité est arrivée irrégulièrement en Tunisie en provenance du Nigeria, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée, du Tchad et de la Sierra Leone, sont restés cloîtrés chez eux tandis que d'autres ont été escortés par les forces de l'ordre vers la frontière avec la Lybie, affirment les médias tunisiens.
Pour la plupart sans eau, sans nourriture ni abri, ces migrants subsahariens sont livrés à eux-mêmes, abandonnés dans le désert avec des températures pouvant dépasser les 40 °C. Les associations et aides humanitaires mobilisées telles que le Croissant rouge tunisien et le Croissant rouge libyen ne suffisent pas à gérer la situation, selon Le Parisien.
Le gouvernement libyen a indiqué ce lundi que « 5 corps non identifiés appartenant à des immigrants illégaux de nationalité africaine » avaient été découverts par les gardes-frontières près de la Tunisie. Une véritable catastrophe humanitaire qui se profile donc à l'horizon si le gouvernement tunisien, pressé par les pays de l'UE à lutter contre l'immigration clandestine, ne réagit pas en urgence pour trouver la solution à ce désastre.