Le pétrole est passé par des périodes différentes ces dernières années. Les prix ont drastiquement chuté pendant la crise sanitaire. Ils ont ensuite explosé à la suite de la guerre en Ukraine pour enfin relativement reculer depuis le début de l'année en cours. Cependant, ces derniers jours, les cours du pétrole renouent avec la hausse, impactés par la réduction de la production de l'Arabie saoudite et de la Russie.
Les prix ont également augmenté en raison des craintes de sous-investissement qui présagent une crise pétrolière à l'avenir. En effet, selon des spécialistes, la demande sera grande et l'offre moins importante, ce qui fera exploser les prix. Avant d'en arriver là, les observateurs prévoient une hausse sensible des prix du pétrole dans un avenir proche. La tendance haussière que connaissent actuellement les cours du pétrole devra effectivement se confirmer dans les mois à venir.
C'est ce que prévoit notamment l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Selon les prévisions de cette agence, publiées le vendredi 11 août, les prix du pétrole suivront une courbe haussière d’ici la fin de l’année 2023. L'AIE indique dans son rapport que la réduction de l’offre de l’OPEP et l’augmentation du niveau de la demande « vont éroder les stocks pour le reste de l’année et donc faire grimper les prix ».
L'AIE et l'OPEP divergent concernant 2024
Cependant, cette tendance haussière va s'effriter dès que « des vents économiques contraires limitent la croissance de la demande mondiale en 2024 », ajoute encore l'AIE. « La réduction plus importante de l’offre de l’OPEP+ s’est conjuguée avec l’amélioration du sentiment macro-économique et à une demande mondiale de pétrole qui n’a jamais été aussi élevée », note donc le rapport de l’AIE parlant du 3e et 4e trimètre de l'année en cours.
La demande pourrait même connaître de nouveaux pics, précise l’AIE. « La demande mondiale de pétrole atteint des sommets record, stimulée par les voyages aériens estivaux, l’utilisation accrue de pétrole dans la production d’électricité et la montée en flèche de l’activité pétrochimique chinoise », souligne encore le rapport de l'agence.
Pour 2024, l'AIE ne partage pas les prévisions de l'OPEP+. L'agence s’attend à une baisse de la croissance de la demande en 2024 et devrait atteindre 1 Mbp, et ce, « en raison des conditions macro-économiques moroses, d’une reprise post-pandémique qui s’essouffle et de l’utilisation croissante de véhicules électriques ». « Le rebond post-pandémique largement terminé et alors que de multiples vents contraires remettent en cause les perspectives de l’OCDE, la croissance de la consommation de pétrole ralentira sensiblement », en 2024 prévoit donc cette agence .
Il faut dire que de son côté, l'OPEP+ prévoit au contraire que la demande de pétrole sera en hausse de 2,25 Mb/j en 2024. L'AIE et l'OPEP sont donc sur les mêmes projections pour la fin de l'année en cours, mais divergent sur les projections de l'année 2024.