À quelques jours du sommet très attendu des BRICS à Johannesburg, une polémique est née. Alors que la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, avait annoncé que le Maroc fait partie des pays intéressés par une adhésion au BRICS , le Royaume dément cette information et fustige l'Afrique du Sud.
Ainsi, quelques jours après que la responsable sud-africaine ait indiqué que 23 pays ont montré leur intérêt à rejoindre les BRICS, dont le Maroc, le Royaume chérifien a annoncé, via son agence de presse officielle MAP que cette information est infondée.
Cette agence a cité un responsable marocain qui a gardé l'anonymat et qui a déclaré que « la diplomatie sud-africaine s'est une fois de plus arrogé le droit de se prononcer sur le Maroc et ses relations avec les BRICS, sans consultation préalable ». Il a également estimé que « la question est liée à des perceptions qui ne reflètent en rien la réalité ».
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Le responsable marocain s'est également pris aux autorités sud-africaines en affirmant que « ma question n'est pas liée à une initiative des BRICS ou de l'Union africaine, mais plutôt à une initiative de l'Afrique du Sud en sa qualité propre », et d'ajouter qu'« il est devenu clair que l'Afrique du Sud va dénaturer cet événement (réunion des BRICS) afin de poursuivre un dessein inavoué ».
Le Maroc ne sera également pas présent à ce sommet. Ledit responsable a en effet « exclu d'emblée toute réaction positive à l'invitation sud-africaine », selon toujours la MAP. « La réunion est organisée sur la base d'une initiative unilatérale du gouvernement sud-africain », a-t-il affirmé.
Ainsi, la réaction du Maroc est surtout destinée à l'Afrique du Sud avec laquelle le royaume entretient des relations tendues en raison du soutien de ce pays au Sahara occidental. Le Maroc a « évalué cette initiative à la lumière de ses relations bilatérales tendues avec ce pays », comme l'indique la MAP.
L'agence conclut, toujours au nom du responsable anonyme, que « les forums multilatéraux ne doivent pas servir à encourager la division ou à s'ingérer dans les affaires internes d'États souverains, ni à créer des précédents qui pourraient, un jour, se retourner contre les initiateurs eux-mêmes ».
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Il faut dire que la sortie de l'agence marocaine est étrange sur plusieurs plans. En effet, une information d'une telle importance ne devrait-elle pas être assumée et communiquée officiellement ? Par ailleurs , même s'il est vrai que le Maroc et l'Afrique du Sud ne sont pas en bons termes, le sommet regroupe plusieurs pays et les BRICS sont composés pour l'instant de 5 pays. Alors la question se pose sur le respect du Maroc à ces autres pays en répondant d'une manière anonyme à une information donnée officiellement par un ministre.