Dans un contexte de montée des tensions dans la région du Sahel, l'Algérie a refusé une demande française de survol de son territoire dans le cadre d'une opération militaire au Niger. Cette décision a été confirmée dans un communiqué diffusé tard dans la soirée du 21 août par la Radio nationale algérienne.
L'intervention militaire française au Niger vise à soutenir la force de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) mise en place pour faire face au coup d'État contre le président Mohamed Bazoum survenu le 26 juillet dernier. L'intervention militaire serait imminente, selon le commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de l'organisation, Abdel-Fatau Musah, sans toutefois qu'il n'indique la date arrêtée.
En effet, la Cédéao a convenu d'une date pour une possible intervention militaire « pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger si les efforts diplomatiques échouent », avait déclaré Abdel-Fatau Musah.
« Nous sommes prêts [à intervenir] dès que l'ordre en sera donné », a-t-il dit à l'issue d'une réunion de 2 jours des chefs d'état-major du bloc régional organisée à Accra, la capitale du Ghana. « Le Jour J a été fixé. Nous sommes déjà convenus de ce qui serait nécessaire et avons soigné les moindres détails de l'intervention », a encore indiqué Abdel-Fatau Musah, soulignant que la Cédéao cherche toujours à dialoguer de manière pacifique avec les nouveaux maîtres du Niger.
La France veut participer à l'intervention militaire au Niger. L'Algérie n'en veut pas.
La France, qui a de grands intérêts au Niger, ne veut pas perdre la face. Elle est également prête à intervenir militairement pour rétablir le président renversé Mohammed Bazoum, qui est connu pour sa proximité avec l'Hexagone. La France a cependant besoin de traverser l'espace aérien algérien avec ses avions militaires pour pouvoir intervenir. Et c'est là où les choses se compliquent.
L'Algérie est contre cette intervention militaire et l'a fait savoir. Logiquement alors, elle ne va pas permettre aux avion militaires français de traverser son ciel. Il y a d'ailleurs deux jours de cela, le ministère algérien des Affaires étrangères a publié un communiqué à ce sujet.
« L’Algérie regrette profondément que le recours à la violence ait pris le pas sur la voie d’une solution politique négociée rétablissant pacifiquement l’ordre constitutionnel et démocratique dans ce pays frère et voisin, à un moment où l’intervention militaire dans ce pays se précise », souligne ce communiqué, qui indique que « l’Algérie demeure, en effet, animée d’une forte conviction que cette solution politique négociée demeure encore possible, que toutes les voies qui peuvent y conduire n’ont pas été empruntées et que toutes ces possibilités n’ont pas été épuisées ».
La France et l'Algérie se retrouvent donc encore une fois dans des positions différentes dans un contexte de froid qui caractérise leurs relations diplomatiques. À défaut de passer par l'Algérie, la France devra donc trouver un autre pays pour survoler son espace. La question se pose sur un possible passage par le Maroc et sur la position de ce pays.