Après plusieurs mois d'échanges d'amabilités entre la France et l'Algérie, le froid s'installe une nouvelle fois entre les deux pays. Paris et Alger ne sont pas en bons termes ces dernières semaines. Plusieurs éléments permettent de conclure que les deux pays sont rentrés dans une crise silencieuse, même si officiellement « tout va bien ». C'est dans ce contexte qu'un nouveau pas a été franchi par la France dans un dossier qui touche particulièrement l'Algérie.
En effet, les questions liées à la mémoire restent toujours en suspense et empoisonnent souvent ces relations. La France a pris plusieurs décisions pour apaiser ces relations. Des décisions qui restent tout de même insuffisantes pour l'Algérie. Parmi ces décisions importantes, celle de l'ouverture des archives ; au-delà de son côté symbolique, elle répond à une revendication des historiens et des familles qui ont subi les affres du colonialisme. La France a, en effet, ouvert en décembre 2021, avec quinze ans d’avance sur le délai légal, ses archives judiciaires liées à la guerre.
Cependant, concrètement ces archives sont restées difficiles d'accès. La France va donc plus loin pour assoupir l'accès à ces archives. En effet, elle va autoriser la consultation des dossiers impliquant des mineurs, indique un arrêté publié le 27 août au Journal officiel. Elle répond ainsi positivement aux doléances des historiens, chercheurs et familles.
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Cet arrêté destiné aux citoyens, chercheurs et administration a pour objet la mise en place d'une « dérogation destinée à faciliter l'accès aux archives publiques produites dans le cadre d'affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d'Algérie entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1966 conservées aux Archives nationales, aux Archives nationales d'outre-mer, dans les services départementaux d'archives, dans le service des archives de la préfecture de police, dans les services d'archives relevant du ministère des armées et à la direction des archives du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères ». Il a été conjointement signé par la Première ministre, le ministre de l'Intérieur et des outre-mer, la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, le ministre des Armées et la ministre de la Culture.
Par cet arrêté, la France dépasse un obstacle signalé par les chercheurs, historiens et familles des victimes. L’exclusion des dossiers impliquant des mineurs dans l'autorisation d'accès aux archives signée en décembre 2021 a fait que la plupart des dossiers restaient inaccessibles.