Les Algériens sont parmi ceux qui ont le moins de visas pour la France. Cette question soulève toujours des interrogations. Pire encore : ceux qui sont en France subissent aussi les affres d'une administration bureaucratique. Et ils sont nombreux à déposer des demandes de regroupement familial sans jamais recevoir de réponse dans les délais.
Parmi ces demandeurs, un groupe nous a communiqué ses doléances. Dans leur courrier, ces Algériens se plaignent du retard pris dans le traitement de leurs dossiers. Ils annoncent aussi leur décision de manifester le 5 septembre 2023 et d'entamer une grève de la faim le 4 septembre 2023.
« Nous sommes un groupe de personne résidant en département de l’Essonnes ayant déposé une demande de regroupement familial pour nos familles. Nous vous sollicitons aujourd’hui afin de vous exprimer à la fois nos détresses et notre total désarroi ». Ces membres de la diaspora algérienne, qui ont décidément consommé toutes les autres démarches possibles, ont souhaité attirer l'attention du public sur leur situation « désespérée ».
« Nombreux nous sommes à saisir les services de la préfecture, à solliciter les défenseurs des droits humains suggérés par cette dernière pour qu’enfin pouvoir avoir des réponses ou des informations de l’état d’avancement de nos demandes, mais hélas, ces derniers, tout comme nous, sont heurtés à des réponses robotiques, automatiques », écrivent ces citoyens français.
Plus de 3 ans d'attente pour un regroupement familial
Ces personnes expliquent que « la crise sanitaire a certes engendré un retard administratif au traitement des demandes et nous le comprenons absolument, mais tout de même, nous comptons aujourd’hui majoritairement une attente variée entre 26 à 44 mois après date de dépôt des demandes, lorsque dans d’autres départements, cela prendra entre 8 à 12 mois ».
Ils veulent que leurs familles les rejoignent, ce qui la loi française permet, et ils ont effectué les démarches légales sans succès. Pour faire bouger les choses , ils affirment avoir été reçus par les députées de département pour exposer leurs doléances. « Nous avons pu organiser trois manifestations durant ces deux derniers mois, et la situation a connu une légère évolution qui reste insignifiante au nombre de dossiers en attente. En conséquence nous organisons une nouvelle manifestation le 5 septembre, précédée d’une grève de la faim », annoncent ces Algériens.
Des Algériens fatigués de voir leurs enfants grandir derrière les écrans
« Nous avons fait le choix de vivre en cette terre d’accueil qui est la France, croyant en ses valeurs universelles et nous pensons bien faire, tout en nous acquittant pleinement de nos devoirs et acquérant au mieux nos droits dont celui de vivre en famille dignement lorsque les conditions le permettent », expliquent ces demandeurs qui alertent sur leurs situations. « Aujourd’hui, nous sommes en détresse, fatigués de voir nos enfants grandir derrière les écrans, terrassés devant leurs regards meurtris chaque fois que nous les laissons sur les quais des aéroports pour une séparation de plus, un déchirement à fondre le fer, ne sachant quoi leur dire, fatigués de voir nos femmes, nos maris mener une vie parallèle de la nôtre, sans pouvoir partager des moments de joie s’il y en a, ou de peines, vivre dans l’attente et le tourment absolu », racontent ces demandeurs dans un récit qui fond le cœur.