Les étrangers en France, dont les Algériens, se heurtent à des obstacles à chacune de leurs différentes et multiples démarches administratives. Même lorsque ces étrangers sont en situation régulière, ils se retrouvent souvent bloqués, que ce soit pour le renouvellement d’un titre de séjour ou d’une demande de regroupement familial.
C’est le cas de Yacine T., un Algérien âgé de 32 ans titulaire d’un titre de séjour de 10 ans en France et qui veut faire venir sa femme depuis l’Algérie dans le cadre du regroupement familial. Une demande faite en 2019, mais rejetée par l’administration française en 2021 pour ressources insuffisantes. Le jeune Algérien, qui souffre d’une maladie chronique, espère voir son recours aboutir et vivre enfin avec sa femme en France.
Dans un témoignage au journal français Le Progrès, Yacine raconte qu’il est arrivé en France en 2016. Il s’installe à Lyon et ne tarde pas à obtenir un titre de séjour de 10 ans tout en cumulant jusqu'à 3 postes dans la désinfection de laboratoires pharmaceutiques. « Je voulais avoir de bonnes feuilles de paye pour louer un bon appartement et pouvoir accueillir ma compagne », explique le jeune Algérien qui se rend en 2019 dans son pays pour se marier avec la femme qu’il connaît depuis 12 ans.
De retour en France, le nouveau marié se met à préparer son dossier de regroupement familial. Le 25 juillet 2019, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) valide son logement comme apte à accueillir le couple. Alors que les délais de traitement étaient normalement de 6 à 18 mois, Yacine va attendre 28 mois pour avoir une réponse. En septembre 2021, la préfecture lui répond que sa demande de regroupement familiale est rejetée. Motif : ressources insuffisantes.
Demande de regroupement familial : Le recours de Yacine va-t-il aboutir ?
L’administration française reconnaît à Yacine un revenu moyen de 915 euros par mois, en dessous des 1195,92 euros exigés. Un écart de montant important, car Yacine avait attrapé une infection en 2018 et enchaîné de nombreux arrêts de travail. Une maladie qui l’a obligé à changer de profession. En 2022, la Sécurité sociale lui a même délivré une reconnaissance comme travailleur handicapé.
L’administration « n’a pas tenu compte de mes indemnités journalières de la Sécurité sociale », s’insurge le requérant. Avec son avocat, ils calculent un revenu de 1191 euros. Un appel devant le tribunal administratif est déposé en octobre 2021. Depuis cette date, Yacine attend toujours la décision quant à son recours. « On nous renvoie toujours vers le site internet et ses réponses automatiques », se désole-t-il.