Le Gazoduc transsaharien (TSGP) qui devrait relier le Nigeria à l’Algérie pour ensuite s'étendre à l'Europe est un projet d'une grande importance pour l'Algérie. Le pays est prêt à investir dans ce projet pour des raisons économiques, mais aussi géopolitiques. En effet, ce projet est au cœur d'une bataille qui fait rage avec le Maroc. L'Algérie a fait un grand pas dans cette bataille puisque c'est son « projet » qui est le plus viable à court terme.
Toutefois, une nouvelle donne est venue perturber la réalisation du projet. Il s'agit du coup d'Etat au Niger qui présage une instabilité dans le pays. C'est dans ce contexte que le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, s’est exprimé, mardi 26 septembre, sur ce projet. Ainsi, lors d'une visite de travail dans la wilaya de Tlemcen, Mohamed Arkab a indiqué qu’il s’agissait d’un projet structurant important et que l’Algérie en avait réalisé 1.700 kms, jusqu’à la région « Ahnat » (wilaya de Tamanrasset), au sud du pays, et qu’il en reste environ 1.000 kms pour atteindre la région frontalière. Il a également révélé qu'une étude était en cours de réalisation concernant le principal gazoduc qui traversera le Niger.
Le coup d'état au Niger pourrait retarder le projet du gazoduc Transsaharien
Il faut dire que ce gazoduc revêt une grande importance pour l'Algérie sur le plan économique et géostratégique. En concurrence avec le Maroc, sur la réalisation de ce gazoduc qui va relier le Nigeria à l'Europe, l'Algérie a pris des longueurs d'avance, surtout en raison de la viabilité du tracé passant par le territoire national. Cependant, en cette conjoncture, le projet risque de connaître des retards. La crise actuelle au Niger risquerait, en effet, d’impacter la réalisation du gazoduc Transsaharien. Un coup d’état a été opéré fin juillet dernier contre le président nigérien Mohamed Bazoum mettant le pays dans l'illégalité, étant donné que plusieurs pays ont condamné ce coup d'Etat.
L'instabilité que connaît le Niger pourra donc se répercuter sur les pays voisins. Elle pourrait peser sur le projet de gazoduc transsaharien qui doit aller du Nigeria vers l'Europe via l'Algérie. Cependant, même si ce projet est "compromis", le Maroc ne doit pas encore crier victoire. Les militaires auteurs du coup d'état sont sûrement conscients de l'importance de ce gazoduc, y compris pour leur pays, et feront donc tout pour limiter l'instabilité à la sphère politique à Niamey.
