La guerre en Ukraine a impacté les marchés gaziers mondiaux. L'Europe s'est retrouvée devant une crise d'approvisionnement en raison des sanctions prises contre la Russie. Certains pays, à l'instar de l'Algérie, ont profité de cette aubaine pour augmenter le volume de gaz exporté vers le vieux continent.
En effet, l'Algérie fait partie du top 5 des pays qui fournissent le gaz à l'Europe. Ses parts de marché ont nettement augmenté en 2022 et 2023. Pour expliquer cette percée algérienne, il faut revenir à l'époque avant la guerre en Ukraine. En 2021, l’Union européenne dépendait de ses importations pour 55,5 % de sa consommation d’énergie, selon Eurostat. Le reste de l’énergie était produite sur le sol européen. La Russie occupait une place prédominante dans le classement. Elle était le principal fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL) et du gaz transporté par gazoducs.
Depuis l'invasion de l'Ukraine, les choses ont changé. Ainsi, la Russie, qui était le plus grand fournisseur de gaz de l'UE à travers les oléoducs ou « pipeline » avec une part de 38,8 %, juste devant la Norvège (38,1 %), s'est rétrogradée en 2023. En effet, au premier trimestre de l'année en cour, la Russie a perdu 21 points de pourcentage, tandis que la Norvège a progressé de 8 %, l'Algérie de 7 % et le Royaume-Uni de +4 %.
Le classement des fournisseurs a donc changé avec la Norvège en première place, totalisant 46,1 % des importations européennes. La Russie reste tout de même sur le podium en 2e place avec 17,4 %. L’Algérie est 3e avec 13,4 %. Elle est suivie du Royaume-Uni avec 12,9 %, et l’Azerbaïdjan ferme le top 5 avec 7,2 %. L’ensemble des autres pays représente 3,1 % des importations dans l’Union européenne.
Concernant le gaz naturel liquéfié (GNL) la Russie (18,1 %) était le deuxième fournisseur de l'UE au premier trimestre 2022, derrière les États-Unis (48,6 %). Cette année, la Russie a reculé de 5 points de pourcentage et la part de la Norvège a augmenté de 6 %. Les parts du Qatar et de l'Algérie ont augmenté de +2 % chacune, alors que celle des États-Unis avait diminué de 8 points. Pour le classement, les États-Unis sont toujours en tête avec 40,2 %, devant la Russie, qui totalise 13,2 %, le Qatar avec 13,1 %, l’Algérie avec 6,7 % et la Norvège avec 6,6 %. Les autres pays cumulés représentent 20,2 % des importations de GNL.